
Retour du conseil fédéral du 1-2-3 décembre à Trois-Rivières
Par Judith Trudeau, responsable aux dossiers syndicaux

Costaud. C’est le terme qui me vient spontanément quand je tente de résumer cette rencontre FNEEQ du début décembre. De l’enthousiasme de retrouver son monde en vrai après deux ans de réunions zoom, aux débats de posture concernant le dernier rapport d’école et société traitant de la liberté académique incluant des enjeux de racisme et de discrimination systémiques (amiEs du comité ad hoc sur la liberté académique, vous en pensez quoi?), aux rencontres inspirantes d’une Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones depuis 9 ans, et d’une Nathalie Provost, survivante de Polytechnique. Le bonheur de visionner un court-métrage d’Alexandre Isabelle, professeur de philosophie du collège de Lévis-Lauzon sur la liberté académique et l’image que les collèges attendent de nous, professeurEs. Une discussion serait tellement pertinente à Lionel-Groulx entre profs et étudiantEs autour de ce court métrage : «Donc Socrate est mortel».
Faire un dîner autour des différentes problématiques en Soins infirmiers que nous vivons à Lionel-Groulx (Voir «Allô bébé, je m’appelle Karine, DVV 9.05). Constater que nous ne sommes pas seul. Merci à Joan Sébastien Morales d’avoir exposé le portrait local et d’avoir pris les notes pour en faire un retour. Faire une première rencontre du comité bilan de la dernière négociation au national. Aller souper avec les camarades de Joliette, puis de Rosemont. Marcher trop longtemps sous la pluie pour rejoindre la délégation de l’Outaouais. Travailler sur des amendements. Souhaiter la bienvenue à notre nouvelle présidente de la CSN Caroline Senneville. Lui rappeler humblement qu’il y a des travaux à faire pour maintenir la vivacité de la démocratie au sein de la centrale. Se donner rendez-vous au prochain congrès de la CSN où des amendements seront proposés sur les statuts et règlements lorsqu’il y a départ soudain de la présidence (comprendre ici, le cas vécu avec le départ de Jacques Létourneau). Respecter une minute de silence pour les travailleurs morts au travail, montrer notre solidarité envers les syndicats en conflits : les travailleuses en CPE, les travailleurEs de l’hôtel Hilton, ceux et celles de l’hôtel Le Méridien, les travailleurEs de la Coop de Lanaudière et le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Collège Esther-Blondin. Retrouver la famille FNEEQ. Et ses exigences. Être toujours fière d’appartenir à cette famille de luttes pour une société meilleure.
Pour accéder au mot d’ouverture de Caroline Quesnels, présidente de la FNEEQ
Présentation power point de Viviane Michel, présidente de femmes autochtones :
Pour accéder aux résolutions votées au Conseil fédéral.
Volet Liberté académique, suite
Le syndicat c’est tout le monde
Par Claire Dumouchel, professeure de psychologie

Le syndicat doit représenter tout le monde. C’est une réalité à la base du syndicalisme. Mais souvent on confond tout le monde et la majorité. La FNEEQ n’est pas tombée dans ce piège. Dans son document Réflexion sur la liberté académique incluant les enjeux du racisme et de la discrimination systémiques, elle a réellement fait l’exercice difficile d’inclure tout le monde. Les minorités comme les majorités (autant au niveau de la couleur de la peau que de la posture ou des opinions). Ce document n’est pas présenté comme une profession de foi, mais comme des réflexions qui ont emmené à des recommandations. Si on est d’accord avec les recommandations (p. 60-62) et qu’on considère le contexte (considérer ne veut pas dire tout gober), on peut être d’accord avec le document. Ces recommandations s’adressent surtout aux principaux agents qui doivent faire leurs devoirs et agir sur la liberté académique : les gouvernements et les directions.
À la dernière assemblée où on a abordé la liberté académique, ce que j’ai retenu est qu’on a nuancé les réalités des enjeux de liberté académique et de discrimination. À la suite de mon intervention déplorant qu’on sépare les enjeux, on m’a répondu (je ne dis pas on seulement pour éviter le nominatif, mais parce que j’ai véritablement oublié qui l’a dit!) que non, ces enjeux n’étaient pas complètement séparés. C’est le moment de le démontrer.
La pédagogie non discriminatoire est étudiée par la FNEEQ depuis 1996 (p. 54). Et c’est un acquis dont je ne veux jamais me dissocier. Comme femme, comme femme lesbienne, comme prof qui croit qu’avec la liberté académique vient la responsabilité académique.
Oui je l’ai lu le document en étant consciente de mes biais favorables, qui apparaissent ici en toute transparence. J’aimerais que tous et toutes lisent le document avec la même conscience.
Si on avait attendu que la majorité soit d’accord avec des droits qui bénéficient à une minorité (pour ne nommer que quelques exemples : l’avortement, l’adoption et le mariage entre personnes de même genre, la couverture médicale des traitements de transition de genre…), on aurait attendu longtemps…
Signé : une personne en minorité qui aimerait être incluse dans tout le monde
Négociation, suite…
Par Yves de Repentigny, vice-président de la FNEEQ

Bonjour,
Nous prenons quelques minutes de votre temps pour vous donner des nouvelles de l’avancement des travaux relatifs à la négociation qui s’achève.
Le processus de « clause à clause »
Comme vous le savez, le processus de « clause à clause » (réécriture des principes de l’entente en clauses ou parties de clause de la convention) est amorcé et le comité technique prévu à l’entente de principe pour la répartition des ressources pour les coordinations est en marche. Bien que nous ayons reçu du CPNC les textes sur les matières sectorielles depuis plus de trois semaines, nous n’avons l’ensemble des documents que depuis le 8 décembre. Ces derniers comprennent des propositions d’écriture des clauses de la convention collective en lien avec l’entente ainsi que les modalités en ce qui a trait au versement rétroactif des augmentations salariales. Nous devons analyser ces textes puis en rediscuter avec la partie patronale. Nous ne savons pas précisément quand les travaux se termineront.
Les montants forfaitaires et les paiements rétroactifs
Comme le versement des forfaitaires et des paiements rétroactifs est habituellement fait un certain temps après la signature de la convention collective et que les discussions sont en cours, ces sommes seront vraisemblablement versées à la session d’hiver, mais nous ne pouvons être plus précis actuellement.
Dès que l’avancement des travaux nous le permettra, nous vous redonnerons plus de détails.
Solidarité
Résumé de la réunion de la CÉ du 16 décembre 2021
Par Claudine David et Yanick Binet, profs au département de philosophie

Nous vous présentons ici un bref résumé de la dernière CÉ de la présente session.
D’abord, il n’y avait pas de « Réussite CLG » à l’ordre du jour, et le PV de la rencontre du 6 novembre dernier a été adopté. Tous se sont entendus pour affirmer que ce PV était beaucoup plus proche de ce qui avait été dit en réunion, et Judith Trudeau lui a même décerné la note de A+! On se rappelle que des critiques avaient été émises quant aux énoncés souvent trop lisses des précédents PV, qui ne reflétaient pas adéquatement la teneur des différents propos échangés, alors qu’il n’y a pas toujours consensus au sein de la Commission.

Ensuite, il y avait deux dossiers pour décision, pour lesquels les membres de la CÉ ont émis un avis favorable; soit un descriptif de programme en interprétation théâtrale, et un second pour le programme Arts, lettres et communication option Littérature. Ces deux descriptifs seront présentés au CA en février prochain, pour une implantation à la session d’automne 2022.
Concernant le programme en interprétation théâtrale, la modification du descriptif avait en particulier comme objectif de favoriser, durant la période des études, des apprentissages en milieu de travail (AMT). L’enjeu étant notamment de permettre aux étudiants d’être confrontés au stress du milieu du travail avant de débuter leur premier emploi. Cela permettra à plusieurs de ne pas perdre leurs moyens lors des premières auditions ou des premiers contrats et donc de ne pas gaspiller leur première chance.
Pour poursuivre la lecture de ce résumé :
Volet conciliation Famille-travail
L’ultramarathon du carpe diem
Par Marie-Claude Nadeau, enseignante au département de français et maman de deux enfants

On pense souvent qu’être enseignant au collégial, c’est une panacée pour concilier famille et travail. De longues vacances, des congés maladie en bon nombre, un horaire assez flexible… sous plusieurs aspects, en effet, travailler au CLG apparaît plus que favorable à cette étrange conjugaison qu’est le fait d’être à la fois parent et professionnel.
J’écris le texte que vous êtes en train de lire durant la pluvieuse soirée du 17 novembre 2021. L’horloge marque 21h45. Accoudée à mon comptoir de cuisine jonché de vaisselle, je soupire parce que mon fils de quatre ans vient tout juste de s’endormir. Ma journée de travail au Collège a débuté à 6h45 ce matin et j’ai le sentiment que je viens tout juste de franchir la ligne d’arrivée de cette belle, mais très très longue journée.
Être parent et prof en ces temps de pandémie, c’est gérer des incendies sur deux fronts. Le 17 novembre, alors que je vous écris, je me trouve dans l’épicentre d’une succession de semaines infernales : la semaine précédente, ma fille de six ans a fait trois jours de fièvre, un test de COVID et un rendez-vous d’urgence chez le dentiste. La semaine d’avant, le CPE de mon fiston a vécu trois journées de grève consécutives. La semaine prochaine, on m’annonce quatre journées consécutives de grève au CPE, et des rumeurs de grève illimitée flottent dans l’air… Nous sommes à la mi-novembre, ce moment déjà lourd à porter pour n’importe quel enseignant, la valise qui déborde de copies à corriger et la classe remplie d’étudiants gris et découragés. Ça vous brosse le portrait de ma réalité. Je suis en plein ultramarathon, vent glacial de face et rotules usées par deux années de conciliation pandémie/enseignement virtuel de sous-sol/famille.
Malgré ce chaos que je gère du mieux que je peux, j’apprécie énormément mon travail et j’adore mes enfants. Certes, ma pratique enseignante n’est plus la même depuis que j’ai accouché. J’ai rapidement compris que l’expression carpe diem n’allait plus jamais résonner comme une devise romantique à mes oreilles : c’est devenu une impérieuse nécessité de saisir chaque instant… pour corriger; de profiter de chaque seconde disponible… pour préparer mes cours parce qu’à n’importe quel moment une gastro peut vous happer sans avertissement. Je sais, je sais, ça donne des airs de thriller militaire à mon emploi pourtant tranquille, mais avec de jeunes enfants, un tsunami est si vite arrivé…
Être maman m’a aussi posé un plafond de verre sur la tête, je m’en rends compte aujourd’hui. Quand notre exécutif syndical m’a demandé si j’étais intéressée à me joindre à eux éventuellement, mon premier réflexe a été de balayer cette possibilité du revers de la main. M’impliquer dans la vie syndicale? Comment le pourrais-je alors que je suis submergée par mes tâches de maman? Comment pourrais-je assumer un tel rôle avec la constante épée de Damoclès du virus-de-garderie au-dessus de la tête? Mon amoureux m’encourageait, mes collègues, mes amis aussi. Mais j’avais cette impression horrible que je n’arriverais jamais à être réellement un maillon fiable de cette belle équipe, que je ne fournirais jamais un travail à mon plein potentiel parce que mes charges parentales affectent sans cesse ma pratique, quelle qu’elle soit. Comme si le fait d’être la pierre angulaire d’une famille me disqualifiait d’emblée pour devenir membre d’une équipe.
C’est peut-être ce qui me bouleverse le plus, dans ma conciliation famille-travail : le sentiment de n’être à 100% nulle part. Je voudrais me donner à 100% en classe. Je voudrais vivre à 100% les précieux moments de l’enfance avec mes cocos. Mais chaque minute que je passe en réunion n’en est pas une passée au carré de sable avec fiston. Chaque heure de préparation de cours est un dessin en moins avec ma fille. Il me faut chaque fois choisir. Entre fournir un travail de qualité auprès de mes étudiants, passer un moment de qualité auprès de mes enfants ou m’ouvrir aux joyeuses opportunités professionnelles qui se présentent sur ma route. Entre m’épanouir ou soutenir mes enfants dans leur épanouissement. Étonnamment, j’ai encore l’énergie d’être optimiste. Je fais le pari d’arriver à tout conjuguer dans un même élan. Tout est une question d’équilibre, il me semble. Et de hasards. Et de grandes vacances pour récupérer un peu.


Suite du reportage en Soins et message
«Bonjour, J’ai consulté votre site qui m’a interpellé. Bravo pour ce que vous faites pour ces femmes.
Je me présente mon nom est Chantal Beauchamp, je suis préposée au retraitement des dispositifs médicaux.
Ce métier est occupé majoritairement par des femmes et est en attente de règlement d’équité salariale depuis plus de 10 ans. Il y a dans le moment une pétition sur le site de l’assemblée nationale, pour élever ce métier à sa juste valeur, je me demandais si certaines d’entre vous pourraient nous offrir un appui en allant signer cette pétition sur le site de l’assemblée nationale.
Pétition pour la reconnaissance des préposés au retraitement des dispositifs médicaux. Ces travailleuses font à peine 40000$ par an alors qu’elles sont en contact avec toutes les maladies d’un hôpital, ces femmes ont des milliers d’instruments chirurgicaux infectés à retraiter qui passent entre leurs mains soit des millions de dollars.
Vous pouvez me voir sur cette photo ci-dessous. »

https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-9329/index.html
Proposition de lecture
Par Stéphane Chalifour, professeur de sociologie

Discrimination, chronique de Normand Baillargeon, parue dans Le Devoir, 11 décembre 2021
En éducation, mais pas seulement là, on parle beaucoup et de plus en plus de discrimination. Certaines de ces discussions se font au regard des politiques d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) qui prennent désormais une place importante, et qui se veulent une manière de lutter contre les discriminations.

Le concept et ses enjeux
Le mot « discrimination » et ses dérivés ont typiquement des connotations d’emblée négatives. « C’est de la discrimination », « c’est discriminatoire » sont jetés comme des accusations d’injustice qui prétendent régler une question, très souvent complexe et polémique.
Je pense qu’on va souvent un peu vite en affaires et que la conversation démocratique en général, et le monde de l’éducation en particulier gagneraient à plus de clarté et de précision dans l’utilisation de ce mot idéologiquement très chargé — comme le sont du reste aussi les mots « inclusion », « diversité » et « équité ». Mais restons-en au premier.
Discriminer signifie « établir une différence entre des personnes ou des choses en se fondant sur des critères distinctifs ». Bref : cela veut dire discerner, distinguer, séparer. Cette distinction se fonde sur un critère, une norme, et elle n’est pas que théorique : elle a typiquement des conséquences pour les personnes distinguées.
Pour poursuivre la lecture de ce texte : Discrimination
Propositions de films pour passer à travers les nouvelles mesures sanitaires…





Évitons «Contagion» ou allons-y encore…soupir…Quels sont vos films préférés? Des films réconforts, des films qui nous font rire, pleurer, réfléchir. Voici ce qu’en 18heures j’ai recueilli!
Guibord s’en va t’en guerre : proposition de Valérie Leduc.
Bienvenue chez les Ch’tis (pour rigoler un peu) : proposition de Catherine Loiselle.

Ready Player One. Proposition de Philippe Bélanger-Roy. Pour ceux qui aiment les références aux années ’80 et les films de Science-Fiction de Steven Spielberg. Raconte une chasse aux trésors dans un univers numérique (l’Oasis), univers duquel tous sont dépendants. Un film léger qui s’avère une critique du « tout numérique » et qui fait de nombreux clins d’œil intéressants à nos jeunes années.

«Little Miss Sunshine», Proposition de Marie-Claude Nadeau, parce que quand tout va mal, qu’on navigue dans un chaos opaque et qu’on est sur le bord d’éclater, le meilleur remède, c’est peut-être de se mettre à danser en se foutant pas mal du regard des autres, du bon sens et du bon goût!

Joyeux Noël (Christian Carion, 2005), Proposition de Geneviève Fortin. Un drame de guerre qui se déroule pendant la Première Guerre Mondiale. Des soldats français, allemands, écossais font la trêve quelques heures, le temps de fêter Noël ensemble.

La Liste de Schindler (1993), proposition d’Étienne Gendron. Ce film nous montre sans fard les tréfonds les plus sombres de la nature humaine, mais c’est aussi un récit d’espoir er de résilience qui a beaucoup à nous enseigner sur le passé et le présent.

Notre film à mon conjoint et moi sur le Yukon Si vous êtes fan de plein air et de voyage, le voici: https://m.youtube.com/watch?v=tnGysotL2P4&t=2s, proposition de Alexia Desmarais Delisle.

La grande beauté (2013) de Paolo Sarantino, proposition de Joan Sébastien Morales. Ce film pour ses scènes sublimes, ses dialogues savoureux et sa musique éclectique! Un film profond, sensible et complexe que l’on voit sous un angle nouveau à chaque visionnement!

Abominable (2019) Film d’animation : proposition de Claudia Chartier. Un film à regarder en famille, pour l’histoire, la qualité de l’animation, la culture et surtout pour la musique envoutante. Mes enfants ont découvert le violon!
L’homme irrationnel Acteurs impressionnants, musique exceptionnelle et pour l’histoire: du Woody Allen à son meilleur depuis longtemps, l’absurdité de la condition humaine poussée à son paroxysme! Proposition de Robin Cormier, délégué au regroupement de Limoilou.
Goodbye Lenin– Sorry to bother you– La soupe aux choux– Das Leben der Anderen ( La vie des autres)- La bande à Baader– Stand by Me– Super 8– Donnie Darko, propositions d’un ancien étudiant.
Dans mon top 10 : Persona (Bergman), Les 400 coups (Truffaut), The Deer Hunter (Cimino), Modern Times (Chaplin), Network (Lumet), The Great Dictator (Chaplin), Ma nuit chez Maude (Rohmer). Propositions d’un ami de longue date.
Dans mon cas, je vous propose deux films en opposé. Mélancholia (2011) de Lars Von Trier pour réfléchir aux personnes qui naviguent bien dans le quotidien mais qui sont inadéquats en temps de crise (et vice versa). Un film difficile, lent et terriblement douloureux sur cette fin du monde. Et en miroir, puisqu’il faut se réconforter, La guerre des tuques (1984) pour répéter jusqu’à plus soif : «T’as d’la neige là, t’as un trou dans ta mitaine, bon ben xxxxxx, Par Judith Trudeau




à venir…
31 décembre : remise des notes dans colnet avant 16h.
