

Votre exécutif vous a concocté un jeu pour vous reposer le cerveau en cette mi-session grise: ENCERCLEZ LES 42 DIFFÉRENCES. Amusez-vous bien! (Un merci spécial à Stéphane Chalifour pour la prise de photo et à Claudia Chartier pour le montage!)
La mi-session est arrivée, avec son lot de corrections et de réunions de comités. Entre la mobilisation environnementale et les négos; entre la langue, la politique et le coeur; entre les défis passés et le vertigineux futur, c’est là qu’on a la tête ces jours-ci! Bonne lecture!
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Cogitation collective :
La langue… ça vous inspire, vous contrarie, vous angoisse, vous titille?
C’était le sujet de l’appel de textes lancé dans notre dernière publication. Vous trouverez ici les textes reçus dans le cadre de cette réflexion commune.
L’écriture inclusive à Lionel-Groulx
Par Nicolas Tremblay, professeur au département de français

À peu près dans toutes les maisons d’enseignement, dans les institutions gouvernementales et autres, la question de l’écriture inclusive se pose. Le Collège Lionel-Groulx n’y échappe pas. Plusieurs parmi nous pensent même que notre cégep accuse un retard gênant. Comme partout ailleurs, la pression vient surtout de l’équipe des communications. C’est tout à fait normal puisque ne pas paraître inclusif peut nuire à notre image de marque. Et cette image, il faut la soigner, tout en suivant la tendance générale. Trouver une agence de publicité qui n’adhère pas à cette nouvelle doxa de la diversité et de l’inclusion relève de l’impossible aujourd’hui. Il faut en tenir compte, bien sûr, en cette époque de marchandisation et de clientélisme…
Notre Direction, qui a l’objectif de s’arrimer à cette politique de l’inclusion, avait mandaté initialement le comité de la Valorisation de la langue française pour qu’il promeuve l’écriture inclusive. Le comité dont je fais partie a plutôt décidé, dans son plan de travail, d’entamer d’abord une réflexion sur cette pratique d’écriture, car il n’est pas certain que la promouvoir ou l’adopter est une bonne idée. Nous en sommes présentement à cette étape. Il faut admettre que la Direction accepte notre position prudente avec une ouverture qui l’honore.
Dans la foulée de nos travaux, nous avons tenu une table ronde sur le sujet (le mercredi 19 octobre). Pour l’occasion, deux linguistes ont été invitées : Monique Cormier de l’UdM et Sophie Piron de l’UQAM. Cormier est une linguiste de renom au curriculum impressionnant; elle a notamment écrit un guide et développé une formation afin d’implanter l’écriture inclusive sous la forme de la rédaction épicène dans son institution. La Ville de Montréal et HEC ont acheté sa formation. À partir de son expérience, Cormier a pu nous témoigner de la difficulté d’implanter des changements linguistiques aussi profonds parmi de nombreux employés, allant des secrétaires aux administrateurs. Quant à Sophie Piron, une grammairienne et une historienne, elle nous a expliqué que les postulats sur lesquels repose l’écriture inclusive (par exemple : le français est machiste et a été masculinisé pour effacer intentionnellement la présence des femmes) sont de véritables impostures intellectuelles en regard de l’histoire de la langue et de sa grammaire. Plusieurs linguistes d’importance ont déjà fait cette démonstration, mais leurs travaux sont malheureusement peu connus ou diffusés au Québec.
Tout le monde a son opinion, qui repose
sur des intuitions ou des impressions.
Aller au-delà exige de la rigueur et
de l’humilité, mais surtout pas de l’empressement.
À la suite de cette discussion, la VLF poursuivra sa réflexion que Cormier et Piron ont contribué à enrichir avant de faire ses recommandations à la Direction. Ce sera à celle-ci de déterminer par la suite quelle pratique elle adoptera dans ses communications officielles. La plupart des gens qui ont assisté à la discussion (tant les professeurs que les employés de soutien) étaient unanimes : il s’agit d’une question finalement plus complexe qu’ils ne le pensaient a priori. Il en va souvent ainsi avec la langue. Tout le monde a son opinion, qui repose sur des intuitions ou des impressions. Aller au-delà exige de la rigueur et de l’humilité, mais surtout pas de l’empressement.
Nous retenons deux choses de cette discussion, en premier lieu : l’importance du savoir disciplinaire. Dans une maison d’enseignement supérieur, le premier réflexe devrait être de se tourner vers les spécialistes avant de prendre des décisions. Or, avec la politique de l’inclusion, les Directions (pensons au recteur de l’Université d’Ottawa) semblent plutôt à l’écoute des groupes de pression, de leurs avocats et de leurs étudiants-clients. S’il fallait suivre les dictats des militants inclusivistes, nous modifierions la grammaire de notre langue commune de manière si radicale que seuls les avant-gardistes parviendraient à écrire des textes, laissant tomber dans l’hébétude et l’effarement la majorité des scripteurs. C’est un problème allant à l’encontre d’un principe fondamental en linguistique connu depuis au moins Saussure : la langue n’est la propriété de personne. Personne n’a donc l’autorité pour imposer des changements à la langue de façon arbitraire ou dogmatique, ce que font, par exemple, les grammaires queer en adoptant une posture très prescriptive.
Malgré leurs positions différentes, Cormier et Piron partagent le même avis. Il est impossible de forcer l’usage. On peut certes l’orienter, comme le fait régulièrement l’OQLF pour lutter contre la présence de l’anglais en proposant des termes français (pensons au néologisme courriel). Les guides de féminisation lexicale des noms de métier ont eu aussi en leur temps cet objectif d’orienter les emplois. À partir du moment où les femmes ont eu accès à des métiers autrefois réservés aux hommes, il était tout à fait normal de proposer des formes féminines (professeure, chercheuse, avocate…). Comme l’a si bien montré Bernard Cerquiglini, dire le ministre est enceint est farfelu et crée d’inutiles ambiguïtés que la langue peut fort bien éviter à l’aide de ses propres ressources. Quant à la question du masculin générique, même un progressiste comme Cerquiglini reconnaît qu’il n’a pas à devenir suspect. Dire le Collège Lionel-Groulx compte plus de six mille étudiants n’invisibilise aucunement les femmes qui étudient. Le mot renvoie ici à la fonction d’étudier, pas au sexe des personnes. Piron nous a rappelé que la langue est économe par essence, et que le genre grammatical masculin est plus court que le genre féminin spécifique. Cela est une des raisons pour lesquelles il a englobé le neutre, qui met en suspens la variable du sexe, jugée non pertinente dans certains énoncés. Le contexte détermine toujours le sens. La langue, qui peut tout dire, n’est pas idéologique. Seuls les discours peuvent l’être.
Le deuxième élément qu’il faut retenir de la discussion concerne la question des personnes non-binaires, qui seraient discriminées par la structure du français divisée, dans le classement des noms, entre deux genres grammaticaux : le féminin et le masculin. Des interventions venant du public ont reproché tant à l’animateur qu’aux deux linguistes d’avoir occulté cette question. Cormier a rappelé le principe de l’usage; elle ne prendra acte des réformes de la langue pour représenter cette nouvelle catégorie de personnes que si elles finissent par s’imposer chez les locuteurs-scripteurs. D’ici là, elle attend et elle observe. Jusqu’à maintenant, elle avoue ne pas comprendre les innovations suggérées. Le pronom iel, par exemple, ébranle la structure du français puisqu’il commande une nouvelle catégorie d’accord. C’est pour le moins majeur. L’imposer à tous maintenant serait pour le moins cavalier. Une linguiste comme Yana Grinshpun, une spécialiste française à laquelle Piron réfère, ne voit pas l’utilité des grammaires queer, qui veulent recréer un neutre; le masculin non marqué joue déjà ce rôle.
Cette dernière question déborde en fait les considérations linguistiques. Elle se situe dans le domaine social et philosophique. Contentons-nous d’affirmer qu’aux yeux de la langue, s’autoproclamer non-binaire consiste à accorder un étrange pouvoir performatif aux mots. La réalité est pourtant obtuse. Le genre grammatical, lorsqu’il est motivé par son référent, c’est-à-dire lorsqu’il désigne des êtres animés (hommes ou animaux), nomme le sexe biologique, pas l’identité de genre. En français, le genre grammatical n’a pas le sens de gender, il ne renvoie pas à une essence, à une identité psychosexuelle, à une construction sociale. Il nomme platement le sexe du corps donné à la naissance. Ni plus, ni moins. Contrairement à ce que certains déconstructionnistes et nihilistes voudraient nous faire croire, la langue ne véhicule aucune vision du monde. Elle n’est pas le reflet de la société ni d’une supposée structure hétéronormative. Les linguistes le disent, encore une fois, depuis Saussure. Elle repose sur un système arbitraire. Ceux qui prétendent qu’elle est motivée aboutissent toujours à des constructions théoriques délirantes. Umberto Eco l’a montré de façon définitive dans La recherche de la langue parfaite. Les queer devraient lire cet ouvrage, eux qui veulent instrumentaliser la langue et imposer leur vision du monde et de la sexualité à tous les locuteurs.
Quant à notre Collège, il ne devrait embrasser ce mouvement, si l’envie lui en prend, qu’avec une infime précaution.
La querelle de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec

Par Yoan Hébert Patenaude, enseignant en philosophie
La Loi 96 est-elle insuffisante pour protéger la langue française à Montréal? En fait-elle trop et doit-elle être définie comme étant ethnocentriste, voire raciste? En fait-elle juste assez pour protéger la langue française sans brimer outrageusement les droits de certaines minorités?
Sur ce terrain glissant, le gouvernement Legault semble avoir trouvé un juste milieu, une phronesis imparfaite.
Entre l’avenue de l’identité historico-collective du PQ et l’avenue de l’identité multiculturaliste des Libéraux, le gouvernement nouvellement reconduit tente de conserver une fierté historique sans nuire à la minorité anglophone. Par exemple, en préservant le droit actuel des étudiants – dont les étudiants anglophones – d’accéder aux cégeps de langue anglaise et en laissant le soin aux conseils municipaux de maintenir leur statut de municipalités bilingues, la CAQ ne limite pas les droits de la minorité historique.
Néanmoins, la position centralisatrice du gouvernement a l’inconvénient de rebuter à peu près tout le monde.
Le déclin du français à Mtl : un problème ou une chimère?
D’abord, il est important de souligner qu’en conservant la même proportion d’étudiants dans les cégeps anglophones au Québec, la CAQ n’assure pas aux étudiants de langue anglaise le droit de fréquenter ces institutions.
En raison de l’attrait des cégeps de langue anglaise pour les francophones et les allophones désormais majoritaires dans ces institutions – 21% de francophones et 38% d’allophones pour un total de 59%[1] –, les étudiants anglophones peinent à être admis dans ces cégeps emplis de Canadiens français et de nouveaux arrivants ayant d’excellents dossiers académiques. Par conséquent, une tranche de la minorité anglophone historique du Québec ayant étudié dans les institutions primaire et secondaire en anglais doit étudier en Ontario ou ailleurs au Canada, en raison du nombre limité de chaise dans les cégeps de langue anglaise au Québec.
Le Collège Dawson, par exemple, ne peut répondre à la demande des anglophones, car il n’accepte que 30% de ses demandes d’admission, favorisant ainsi la création d’une nouvelle élite de Canadiens français, d’allophones et d’anglophones, s’exprimant tous dans la langue de Shakespeare.
Majoritairement issue de milieux francophone et allophone, cette nouvelle élite n’a pas besoin d’anglophones pour angliciser son territoire.
Terminées les distinctions historiques quand on a intériorisé la perdition.
L’élitisme dans les cégeps anglophones est non seulement injuste pour la communauté anglophone, mais ensuite pour la collectivité québécoise. Serait-ce préférable de limiter l’accès aux Canadiens français et aux allophones?
Certaines personnes déclarent que les francophones et les allophones étudient dans les cégeps de langue anglaise pour apprendre l’anglais, mais cela n’est pas un argument. En effet, ces gens oublient que ces cégeps sont hautement contingentés et qu’une maîtrise quasi parfaite de l’anglais est exigée pour être admis.
D’autres soulignent que de limiter l’accès aux francophones et aux allophones sonnerait le glas des libertés individuelles. J’expliquerai plus loin pourquoi la collectivité doit quelquefois – pour ne pas dire souvent – l’emporter sur l’individu.
Au cœur de la mondialisation qui s’accélère, les globe-trotteurs tendent à se sentir comme des citoyens d’un monde cosmopolite, là où les frontières qui protègent les cultures deviennent une vieille idée de boomer.
Pour lire la suite de ce texte, cliquez sur le document suivant:
[1] Lacroix, Fréderic, « Les cégeps dans l’angle mort de l’anglicisation à Montréal », Le Devoir, 23 septembre 2021, https://www.ledevoir.com/societe/education/634728/les-cegeps-dans-l-angle-mort-de-l-anglicisation-a-montreal.
Et puisqu’on en parle…
Voici un document produit par la CSN et intitulé Règles et pratiques pour éviter la discrimination par l’écriture. Notez bien qu’on place ça ici juste pour nourrir la réflexion et non pas pour vous conseiller ou non d’adopter cette manière de fonctionner.
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Nous voici maintenant arrivés à ce second volet du De Vive Voix qui concerne d’autres aspects de notre vie de profs:
L’environnement au collège Lionel-Groulx, une mobilisation grandissante!

Par Philippe Bélanger Roy, enseignant de biologie
Face à la montée des enjeux environnementaux planétaires, nombre d’étudiantes et d’étudiants des institutions collégiales se mobilisent et revendiquent des actions concrètes de la part des gouvernements et des entreprises. Nous n’avons qu’à penser aux grèves étudiantes pour le climat, aux demandes de l’association étudiante pour l’ajout du compost à la cafétéria et à la formation du groupe éco-monde qui fut particulièrement actif avant la pandémie, pour ne nommer que ces derniers.
À titre d’enseignants, nous ne sommes pas restés sur la touche et avons contribué à notre façon à cette mouvance en environnement. Ainsi, le projet des jardins comestibles, le virage écoresponsable entamé par les programmes Théâtre-Production, Interprétation en théâtre musical et Interprétation théâtrale et l’implantation de ruches urbaines n’en sont que quelques exemples.

Plus récemment, le comité sur la Justice Climatique formé par des enseignantes et enseignants du collège en juin dernier, a également proposé une série d’évènements visant la sensibilisation et la mobilisation en environnement, mobilisation culminant avec la marche pour le climat du 23 septembre 2022. Ainsi, un spectacle fut organisé le 15 septembre dernier où l’humoriste Fred Dubé a su allier avec doigté un humour engagé et irrévérencieux et un appel à l’engagement. En parallèle de ce spectacle, une campagne de dons fut lancée sous le thème du 23 $eptembre, j’y suis. Les employés du collège ont contribué à trois organisations caritatives de la région (Équiterre, COBAMIL et le CENTR’ERE) à la hauteur de 5033$! Ces montants aideront ces OSBL à poursuivre leurs activités de sensibilisation auprès des communautés.
Le collège ne fut pas en reste non plus. Le 23 septembre au matin, 24 membres du personnel ont commencé la journée en participant au jeu d’aménagement de quartiers durables WASA animé par VertCité. Le but de ce jeu? Aménager une ville avec tout ce que cela comprend d’infrastructures communautaires, industrielles, municipales et routières tout en tentant de réduire les émissions de GES générées par cette ville fictive. Le plaisir fut au rendez-vous! Une table ronde sur l’éducation relative à l’environnement (ERE) a suivi, regroupant plus d’une trentaine d’enseignantes et enseignants du collège. Bien que trop courts, les échanges furent stimulants et ont su alimenter les réflexions du groupe de travail en éducation relative à l’environnement associé au CIE. Qu’est-ce que l’éducation relative à l’environnement? Comment l’intégrer dans notre pratique enseignante sans que cela ne représente une surcharge de travail? Quels sont les défis pouvant être rencontrés? Comment intéresser nos étudiantes et étudiants? Finalement, au même moment, 29 participants ont eu la chance d’assister à une formation sur la transition écologique au travail.
Il y a encore beaucoup à faire en matière d’environnement au sein de notre institution. Une majorité de membres du personnels et d’étudiantes et étudiants utilisent encore l’auto solo. Le compost à la cafétéria connaît encore des ratées parce qu’on y jette trop de contaminants tels des ustensiles de plastiques et les constructions à venir génèreront sans doute leur lot de mécontentement. Mais la mobilisation va croissante. Et tout comme notre communauté étudiante, vous faites partie de la solution. On ne saurait atteindre des objectifs plus ambitieux sans l’engagement croissant des enseignantes et enseignants qui sont souvent des modèles aux yeux d’une partie de notre communauté collégiale.
Vous souhaitez vous impliquer? Rien de plus simple!
- Joignez le comité pour la Justice climatique du SEECLG
- Contactez Nathalie Wishnowsky, conseillère en environnement, au L-112 (Nathalie.Wishnowsky@clg.qc.ca ); vous pourrez ainsi vous joindre au groupe de vigies environnementales
Au plaisir de vous rencontrer lors de nos prochains évènements!
La manifestation climatique du 23 septembre en images








Crédit photo: Sylvie Plante, Judith Trudeau et Marie-Claude Nadeau
Résumé de la rencontre du Comité des relations de travail (CRT) du 27 septembre

Par Kathleen Chevalier, enseignante au département de Logistique du transport
Lors de la réunion du 27 septembre, nous avions plusieurs points à l’ordre du jour et nous avions l’impression que la rencontre durerait une éternité. Par chance, un seul point ne fut pas traité. L’ambiance était agréable.
L’évolution de la population étudiante a soulevé plusieurs questionnements et le syndicat a demandé à la partie patronale d’obtenir des analyses précises sur l’évolution et de s’assurer que tout le monde sera impliqué dans la démarche. Nous voulons nous assurer que la partie patronale entendra nos points de vue enseignants et nous assurera d’avoir en place les effectifs administratifs, peu importe les modifications apportées. L’impact sera grand et nous devons nous assurer de prendre les meilleures décisions pour du court et du long terme, mais en ayant les analyses en main.
Pendant la discussion autour de l’évaluation des postes, la partie patronale a demandé un caucus pour analyser notre demande d’ajouter un poste en français. J’ai eu l’impression d’être dans l’émission « Dans l’œil du Dragon » 😊. À leur retour, l’ajout du poste fut accepté.
Un comité a été créé pour analyser les bienfaits de conserver le formulaire A, des commentaires en lien avec les services du SAIDE ont été déposés, la croissance du collège reste un enjeu chaud avec beaucoup de questionnements. Comment la partie patronale analysera cette croissance et nous assurera que ses analyses sont bonnes ? Puisque les analyses de cette année ne semblent pas avoir eu lieu.
De la santé et sécurité au Collège Lionel-Groulx

Par Joan Sébastien Morales, enseignant en informatique et secrétaire du SEECLG
Débutons par les technicalités. Une partie de la nouvelle Loi modernisant le régime de santé et sécurité du travail est entrée en vigueur le 6 avril dernier [1] et s’applique maintenant à tous les secteurs d’activités. La nouvelle loi vise à augmenter la prise en charge de la santé et de la sécurité par les milieux de travail et plus particulièrement par les travailleuses et les travailleurs. La formation d’un comité de santé et sécurité devient obligatoire pour les établissements de 20 employés et plus. La loi définit la composition du comité, son fonctionnement et ses responsabilités. Sa première obligation est d’identifier et analyser par écrit les risques à la santé et la sécurité. Un ou plusieurs représentants en santé et sécurité (RSS) doivent être officiellement nommés. Ces représentants sont membres d’office du comité et bénéficient d’une libération pour exercer leurs fonctions dictées par la loi. Le nombre d’heures de libération augmente en proportion du nombre de travailleuses et de travailleurs. De plus, il ne s’agit plus maintenant de prévenir uniquement les risques physiques, mais aussi les risques psychologiques. La notion de travailleur est, selon notre interprétation, étendue aux étudiants stagiaires. En bref, notre comité en santé et sécurité est maintenant encadré par la loi et nous sommes sept mois en retard dans son application!
[…] il ne s’agit plus maintenant de prévenir uniquement
les risques physiques, mais aussi les risques psychologiques.
La notion de travailleur est, selon notre interprétation,
étendue aux étudiants stagiaires.
C’est dans les négociations avec l’employeur que le réel travail – j’allais dire plaisir – commence. À coups d’avis juridiques et d’interprétations divergentes, on ne peut pas dire que l’ambiance au comité ressemble à une émission pour enfants mettant en scène des poneys-licornes. Par exemple : on ne s’entend pas sur la façon de calculer le nombre de travailleuses et travailleurs au collège. Nos estimations tournent autour du millier tandis que les estimations de l’employeur sont plutôt de l’ordre de 850. Comme susmentionné, cela a un impact direct sur le nombre d’heures de libération des RSS. Aussi, notre [2] RSS devrait-il être libéré d’une partie de sa tâche d’enseignement? Mais bien sûr! Sinon, ce n’est pas une libération réellement effective. Notre RSS devrait-il jouir d’une pleine autonomie pour remplir ses fonctions? Mais bien évidemment! S’il a des obligations face à la loi, il jouit aussi d’un mécanisme de protection contre les mesures discriminatoires et les représailles[3]. Si nous répondons sans hésiter par l’affirmative à ces questions, ce n’est guère le cas de l’employeur.
Personnellement, je comprends mal que l’on doive négocier ardemment les conditions minimales nécessaires pour que le comité et les RSS puissent s’acquitter de leurs responsabilités. J’aurais pensé qu’employeur et travailleuses et travailleurs auraient partagé le même objectif commun de construire un milieu de travail sain et harmonieux. Mais bon, c’est vrai que je vis parfois dans mon monde de Calinours.
[1] https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/organisation/documentation/lois-reglements/modernisation-sst
[2] Après discussions inter-syndicales, nous prévoyons nommer un RSS par syndicat et distribuer entre nous les heures de libération au prorata du nombre d’employés par catégorie d’emploi.
[3] Cependant, il ne peut utiliser ces heures pour aller jouer au golf. Cela serait considéré comme un abus!
Des nouvelles de nos assurances collectives
Voici l’info assurance le plus récent qui commence d’ailleurs par les mots suivants: « Quelques changements ont été adoptés par la réunion des syndicats adhérant à la police d’assurance collective 1008-1010 (RSA) tenue les 1er et 2 septembre 2022. À la suite du retour de consultation des syndicats, ces changements prendront effet le 1er janvier 2023. »
Des nouvelles des négos
Notre front commun s’est élargi encore davantage! Les priorités de la table centrale seront déposées vers la fin de la semaine (vers le 28 octobre).

Voici le cahier de nos priorités sectorielles qui a été, lui, déposé officiellement le 21 octobre dernier par l’Alliance des syndicats des professeures et des professeurs de cégep (ASPPC), qui représente l’ensemble du personnel enseignant des cégeps du Québec:
Un info-négo en vidéo pour comprendre le dépôt de notre cahier de priorité:
La vie syndicale en images











Crédit photo: Claudia Chartier, Denis Paquin et Marie-Claude Nadeau.
À venir :
26 octobre: Activité de mobilisation à midi devant le F115 et Assemblée générale ensuite.
27-28 octobre : Comité de négociation des secteurs public et parapublic de la CSN (votre exécutif ira vous y représenter).
3-4 novembre: Regroupement cégeps de la FNEEQ (votre exécutif ira vous y représenter).
4 et 7 novembre: Journées de mise à niveau.
23 novembre: Assemblée générale.
24-25 novembre: Regroupement cégeps de la FNEEQ (votre exécutif ira vous y représenter).
25 novembre: Alliance des syndicats des professeures et des professeurs de cégep (ASPPC) (votre exécutif ira vous y représenter).
29 novembre: Examen commun de français (cours annulés).
On vous souhaite des transports sereins vers le Collège, que ce soit en vélo ou à pied, en bus ou en voiture, par téléportation ou à vol de perruche, dans les feuilles ou les flocons qui viendront.
