Un troisième De Vive Voix publié déjà cette année, c’est la preuve qu’on a un automne dynamique et une collectivité qui a envie de réfléchir de concert! Dans cette édition, vous retrouverez d’entrée de jeu les textes qui abordent la question de la réconciliation avec les peuples autochtones et de « l’autochtonisation » de l’enseignement. Dans un second volet se trouvent des textes sur la croissance du Collège et d’autres aspects de notre vie de profs. Bonne lecture!

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Cogitation collective :

Quel rôle devrait occuper l’enseignement collégial dans le processus de réconciliation avec les autochtones? Tentez-vous «d’autochtoniser » votre enseignement?

Marie-Claude Nadeau

Mais quelle idée dingue m’est donc passée par la tête de lancer un tel appel de textes?

Par Marie-Claude Nadeau, enseignante de français et responsable aux dossiers syndicaux pour le SEECLG

Réfléchir aux relations entre enseignement et processus de réconciliation, en long, en large, en zones grises blanches ou écarlates, en passant aussi par ce concept « d’autochtonisation » qui soulève bien des discussions houleuses dans le milieu de l’éducation. Voilà le sujet que j’ai osé lancer dans les airs pour cette édition spéciale du De Vive Voix. En assemblée générale le 24 août dernier, j’ai fait cet appel de textes en spécifiant bien que tous les points de vue y étaient les bienvenus, dans un esprit d’ouverture, dans une sincère intention de réfléchir collectivement en tant que profs et d’échanger des perspectives différentes sur ce sujet chaud.

Les actualités de cet été entourant les excuses papales, de même que la tenue d’une nouvelle Journée nationale de la vérité et de la réconciliation le 30 septembre 2022, soulèvent bien des émotions et brassent les idées en éducation comme dans chaque sphère de notre société. Plusieurs enseignant.e.s ont répondu à l’appel pour partager leurs réflexions, leurs suggestions, leurs expérimentations, leurs souhaits, leurs craintes, leurs idées, leurs nuances et leurs échos à propos de l’intégration des cultures autochtones dans l’enseignement collégial.

Vous trouverez ici les textes reçus dans le cadre de cette réflexion commune.

Autochtonisation : attitudes et exemples

Claire Dumouchel

Par Claire Dumouchel, enseignante en psychologie

M’ayant impliquée socialement et professionnellement dans tout ce qui est inclusion et lutte à la discrimination, j’en ai tiré que le plus important dans toute pratique d’inclusion est de rester à l’écoute et de s’informer. En « s’abreuvant » régulièrement de matériel sur les réalités autochtones sous plusieurs médias, tôt ou tard l’intégration de ces réalités à mes cours se fait naturellement plutôt que d’avoir l’air « pluggé ». Je pense que ça passe aussi par les collègues. Que l’Autochtonisation soit une responsabilité collective, à laquelle toutes et tous participent à leur manière. C’est dans cet esprit que je soumets ce texte.

Voici quelques exemples d’inclusion tirés de mes cours qui pourront peut-être inspirer votre propre pratique :

  • Tout ce qui est idée préconçue, préjugé ou sens commun doit être déconstruit en sciences humaines et la psychologie ne fait pas exception. Que ce soit sur les individus ou les collectivités, on ne manque (malheureusement) pas d’exemples de préjugés touchant les communautés autochtones. Fait intéressant, les préjugés dits positifs du style « les Autochtones sont tous des ami.e.s de la nature » sont tout aussi invalides que les préjugés dits négatifs. Pour les collègues de philo, ça pourrait être lié aux sophismes.
  • On parle souvent des Autochtones comme liés au passé, à l’histoire. Ce n’est pas faux, mais je m’efforce de faire le lien entre le passé et le présent lorsque j’aborde ces réalités. Par exemple, lorsque j’aborde l’impact des pensionnats autochtones, je parle aussi de l’impact intergénérationnel, c’est-à-dire du fait que les grands-parents ou parents autochtones ont involontairement transmis des blessures voire des traumatismes à leurs enfants qui sont les générations actuelles.
  • Certaines réalités du quotidien des personnes Autochtones sont souvent inconnues des étudiant.e.s comme le coût élevé des aliments du Grand Nord et le fait que certaines régions habitées par des populations autochtones ne sont accessibles qu’en avion. Ça permet de relativiser des notions comme l’adaptation ou l’inflation (je donne aussi Méthodes Quantitatives, il me faut donc des exemples chiffrés!).

Quelques ressources pour vous « abreuver » :

https://briserlecode.telequebec.tv/LeLexique/51528/autochtones-102

AA

Par Sylvie Plante, enseignante en français

Sylvie Plante

Comme professeure, motivée par des valeurs chères au milieu de l’éducation, je me sens responsable de lutter contre la désinformation, les préjugés et les stéréotypes et de mettre entre les mains de mes étudiant.e.s tous les outils dont iels (pronom accepté dans le Robert, https://dictionnaire.lerobert.com/definition/iel ) ont besoin pour développer leur sens critique. Ainsi, c’est en préparant un cours sur Shuni de Naomi Fontaine (en 103, Littérature québécoise) que j’ai décidé de répondre à l’appel de textes du SEECLG sur l’autochtonisation.

En fait, honnêtement, avant de parler de décolonisation ou d’autochtonisation de nos corpus littéraires avec mes collègues en français, je n’avais jamais pensé mettre au programme une œuvre des Premières Nations. Je l’avoue. J’étais aveuglée. J’avais des œillères. Mais je faisais lire un texte de Samuel de Champlain en 102. ☹

Ensuite, lorsque j’ai été gagnée aux arguments de mes collègues, lorsque j’ai compris non seulement la pertinence, mais l’urgence de faire lire des œuvres des premiers peuples, je me suis sentie imposteure.  Qui suis-je pour parler au nom des « Amérindiens » ? Je suis plutôt eurodescendante et la très grande majorité des livres que j’ai lus à l’université ont été écrits par des hommes blancs occidentaux.  Ai-je le droit?

J’ai continué à chercher des réponses à mes questions et plusieurs membres des communautés autochtones m’ont dit : « Oui, fais-le, tu as une voix… Prends la parole pour nous… On se sent invisibles…toi tu as une tribune, tu peux parler de nous… »

Donc voilà, j’ai mis pour la première fois une œuvre innue à mon plan de cours. Les étudiant.e.s ont beaucoup aimé la lire. Cela se voit aux résultats du test de lecture et aux conversations stimulantes que nous avons eues! Pas plus sorcier finalement que lorsque j’enseigne Italo Calvino, Fernando Pessoa ou Abla Faroud en littérature étrangère.

Je me rends compte toutefois qu’il me reste bien du chemin à parcourir avant de vraiment connaitre ce sujet et d’être à l’aise. Je comprends aussi de plus en plus que mes référents culturels ont longtemps été conditionnés par mon héritage judéo-chrétien, occidental, nord-américain, que ça va être long avant de m’en défaire et que c’est important de prendre un pas de recul pour s’ouvrir à l’Autre. À titre d’exemple, avant la lecture de Les autochtones, la part effacée du Québec (Gilles Bibeau), j’aurais pensé spontanément que AA était un raccourci pour alcooliques anonymes. Il se trouve qu’en élargissant ma vision du monde, j’ai compris que c’est aussi une abréviation qui remplace av. J-C. (avant Jésus-Christ). AA signifie aussi : Avant aujourd’hui, comme quoi il faut parfois reculer pour avancer.  

Vous pouvez écouter Shuni en format livre audio sur le site de Radio-Canada ou sur l’application OHdio. (Durée : 3 heures)  Bonne lecture!

À propos de l’autochtonisation de l’enseignement…

Texte signé par un.e enseignant.e qui tient à demeurer anonyme

Ma position est assez ambivalente. Je suis d’accord pour qu’on fasse une place aux réalités et cultures autochtones; il n’en demeure pas moins que j’ai souvent l’impression d’avancer en terrain miné puisqu’il s’agit de questions extrêmement sensibles. Par exemple, le simple fait d’avouer que l’on a des réticences peut être en lui-même une prise de risque.

Il faut d’abord compter qu’à presque aucun moment dans mon parcours scolaire, je n’ai été en contact avec ces cultures, qui sont vastes, complexes et multiples, et cela augmente encore ma crainte de me mettre les pieds dans les plats ou, pire, de faire du dégât en laissant échapper une parole maladroite du fait de mon ignorance.

L’autochtonisation de l’enseignement est donc, pour moi, une question très délicate. Les causes de mon ambivalence sont multiples, mais je tiens à souligner celle qui m’habite le plus : en tant que personne blanche, j’ai cette crainte de perpétuer une forme de colonialisme culturel avec lequel je ne suis pas à l’aise, de m’approprier une parole qu’on a longtemps voulu éteindre et de parler à la place de ceux qu’on devrait entendre. De l’autre côté, je refuserais de censurer certains penseurs, œuvres ou artistes en raison de leur vision passéiste, tout autant que je refuserais de tomber dans l’autoflagellation pour un passé dont je ne suis pas responsable.

Pour ces raisons, je soutiens l’idée qu’il faille enseigner, mettre en contexte et sensibiliser nos étudiants aux réalités autochtones, mais je souhaite que cela se fasse de manière équilibrée et respectueuse de la liberté d’enseignement de chacun.

Autochtonisation, vous dites ?

Par Yanick Binet, professeur de philosophie

Yanick Binet

À juste titre, on se soucie de plus en plus de la situation des personnes autochtones. Le monde de l’éducation n’y fait pas exception. Plus particulièrement, on constate que la manière dont on a parlé et dont on parle encore des personnes autochtones, notamment en classe, est souvent inexacte ou imprécise.

De plus, les auteurs ou les œuvres au programme se contentent souvent de présenter la réalité des Blancs, et ne laissent qu’un espace très réduit à celle des personnes autochtones. Lorsqu’ils le font, leur discours est souvent parsemé de faussetés ou de préjugés.

Un autre problème est l’existence de biais qui surgissent, souvent de façon inconsciente, lorsque vient le temps de comparer et donc d’évaluer les mérites des représentations, des valeurs et des visions du monde qui proviennent, d’un côté, de la tradition européenne et, de l’autre, des cultures d’origine autochtone. Par exemple, il n’est pas rare, dans le milieu académique, que l’on considère comme une évidence que la raison et la science sont de meilleurs moyens de se représenter la réalité que ne le sont la mythologie ou la spiritualité.

Les enseignant.e.s, dont ceux du niveau collégial, sont présentement appelé.e.s à réfléchir à la manière dont ils et elles perçoivent et présentent la réalité autochtone et à prendre conscience de leurs biais. Dans le cadre de ce texte, je m’intéresserai particulièrement aux impacts que cette démarche pourrait avoir dans la manière d’enseigner la philosophie au collégial.

Une tradition philosophique rationaliste aux impacts délétères sur le mode de vie autochtone

Les cours de philosophie au collégial, en accord avec les orientations du ministère de l’Éducation du Québec, s’ancrent dans la tradition gréco-romaine. Cette tradition se prolonge jusqu’à l’époque contemporaine, en passant par les moments forts de la modernité et du siècle des Lumières.

La vaste majorité des auteurs au programme mettent l’accent sur une valorisation du rationalisme au détriment de ce qui s’y oppose, soit : les préjugés, les sentiments et par extension le corps. C’est, de toute évidence, le cas de l’incontournable Socrate, souvent présenté comme un héros de la philosophie. Dans le premier cours de philosophie, on compare certains discours, ou modes de représentation de la réalité, selon une hiérarchie de valeur : on y place la philosophie tout en haut, suivie de la science, et, en bas, se retrouvent la religion et finalement le mythe.

Selon la philosophie, la vie idéale est généralement présentée comme une vie en accord avec les principes de la raison, une vie qui exige de se soustraire l’opinion commune de son groupe d’appartenance. Cette opinion commune (doxa, en grec) est explicitement rejetée par la philosophie, car cette doxa est vue comme basée sur les croyances fausses ou superstitieuses de ceux qui n’ont pas encore appris à bien utiliser leur raison.

Les penseurs souvent présentés en classe qui ne correspondent pas à ce modèle se comptent sur les doigts d’une seule main (par exemple : Nietzsche et Freud).

Selon la plupart des philosophes, l’action véritablement morale devrait s’articuler autour de grands principes abstraits et universels, comme la capacité d’agir selon une maxime d’action universalisable (Kant) ou alors de maximiser le bien-être général (l’utilitarisme). Les théories éthiques s’appuyant sur d’autres motivations, comme la sollicitude (selon l’éthique du Care), peinent à se frayer une place.

Finalement, la philosophie, dans presque sa totalité, s’inscrit dans une vision humaniste. C’est-à-dire qu’elle place l’être humain et son épanouissement au centre de ses préoccupations. Cette manière de penser s’est faite d’abord en opposition, au début de la modernité, avec les êtres surnaturels et avec Dieu, mais peu à peu s’est placée en opposition avec la nature dans son ensemble.  L’humanisme, en collaboration avec la science, a en effet contribué à faire de cette nature un simple réservoir de ressources et un dépotoir pour nos déchets. Tout cela vient du fait que l’être humain a fini par se placer au-dessus d’une nature vue comme étrangère à lui, et s’est senti en droit en droit de devenir « comme maître et possesseur » de cette nature, selon les mots de Descartes. C’est ce qu’on appelle l’anthropocentrisme.

Cette vision a bien entendu eu des effets délétères sur l’environnement, et les communautés autochtones qui vivent près de la nature ressentent souvent ces effets plus fortement que les citadins. Mais encore plus profondément, l’anthropocentrisme heurte profondément la spiritualité holistique des Premières Nations, où l’humain est en relation égalitaire et interdépendante avec l’ensemble des êtres vivants et non vivants. Le fait que les colonisateurs blancs aient voulu effacer ces croyances jugées arriérées pour les remplacer par le christianisme, et ensuite par la science, est un traumatisme dont les peuples autochtones commencent seulement à se relever.  

Même si on peut supposer qu’il n’existe pas d’intention délibérée du MEQ et des enseignant.e.s de philosophie de nuire délibérément aux personnes autochtones, on peut imaginer que les cours, tels qu’ils sont généralement présentés, peuvent avoir sur elles un impact négatif d’ordre – osons le mot – systémique.

En effet, en valorisant avant tout la raison, la philosophie délégitimise les modes mythologique et religieux d’accès au monde. Or, plusieurs communautés autochtones cherchent justement à se réapproprier ces manières traditionnelles de communier avec la nature, dans un effort de retrouver une fierté et un sens perdus par des décennies d’acculturation.

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Un nouveau mot, une demande de pardon: mon (humble) impression

Yovan Morin

Par Yovan Morin, enseignant au département de santé animale

« Quel rôle devrait occuper l’enseignement collégial dans le processus de réconciliation avec les autochtones? Tentez-vous ”d’autochtoniser” votre enseignement? »

Ainsi était lancé un appel de textes dans le dernier DVV de la part de notre syndicat local.

« My God! » fut ma première pensée. Ou plutôt, « Misère! », pour tenter de valoriser notre langue en ces temps de grande, grande disette annoncée par les oracles de Statistique Canada… Disette qui menacerait éventuellement… notre propre existence culturelle… Anyway, pardon, « En t’ cas ».

Je me suis toujours considéré comme étant un néoprogressiste à saveur punk. Un peu militant, un peu rebelle, un peu marginal: j’écoute d’la musique de (gentils) fuckés, j’adore la satire « dérangeante », limite de bon goût, de deuxième degré, Foglia fut mon maître à penser, j’porte depuis toujours uniquement des Dr. Martens ou des Converse (même si ce sont désormais de futiles accessoires de mode répandus), j’haïiiiis les sandales d’homme (j’respecte quand même ceux qui en chaussent), j’suis tatoué d’une image idéologique sur l’épaule droite, j’ai le crâne rasé. 

Facilement outré par l’injustice sociale (l’injustice en général), le capitalisme débridé, la richesse outrancière, le (vrai) racisme, le (vrai) sexisme, la (vraie) discrimination injustifiée – pas les fumeuses « microagressions » basées entièrement sur le « ressenti » à l’énoncé de mots ou d’idées, même de faits scientifiques de base « vertueusement » pervertis.

Outré profondément par la destruction de l’environnement, l’« aménagement » de nos grands espaces vierges sauvages – particulièrement dans ma contrée forestière laurentienne avec laquelle je vis en symbiose -, de nos espaces agricoles, leur appropriation par des promoteurs ou des industriels, leur urbanisation, leur saccage, leur pollution. 

Bref, depuis que j’ai l’âge de raison – j’ai aujourd’hui 51 ans, j’suis de la génération X – je pense être un gars d’la gauche (plus ou moins modérée): pas mal écolo, pas trop porté sur l’argent, qui sait faire preuve d’autodérision, pourvu d’un bon (et décapant) sens de l’humour, syndicaliste convaincu à ses heures, social-démocrate, nationaliste (doux; pas facho pour une cenne, malgré mon crâne rasé et mon tatouage idéologique), même séparatiste. 

Quand même très, très ouvert sur « l’autre » – surtout s’« il » est unijambiste, pieux, velu et en surpoids, j’sais pas trop pourquoi (c’est u-ne blague) -, sans pour autant « ”le” célébrer » béatement. Aussi très, très ouvert sur le monde et bien sûr… toujours prêt à défendre « la veuve et l’orphelin » (particulièrement s’ils sont de pieux unijambistes enrobés à la pilosité assumée…). Animé par un seul et unique dogme: vivre et laisser vivre, à l’intérieur de nos balises sociétales – puisqu’il y a toujours des limites.

Je pense être un néoprogressiste éclairé, tempéré, tolérant, universaliste, humaniste (bonjour monsieur B.), rationnel, pragmatique, résilient, fier et vaguement agnostique, donc… de « la vieille école »; celle datant chez nous, au Québec, de la Révolution tranquille. Je ne suis pas trop extrême et j’abhorre toute forme de puritanisme exalté, de droite, comme… de gauche.

Tout ce préambule aux relents d’Elvis Gratton dans l’avion en route vers Santa Banana pour vous dire que me faire poser cette question par notre syndicat; cette question « dans l’air du temps » au sein d’une branche émergeante de néoprogressistes (que Patrick Lagacé qualifiait tout récemment d’« hyperprogressistes » dans l’une de ses chroniques publiées dans La Presse. Moi je dis qu’ils sont des néopuritains); cette question s’inspirant fortement des courants idéologiques radicaux noyant la gauche « intellectuelle » américaine – au mieux l’anglo-saxonne (à part mon bon ami et collègue Jeff) de notre « (plusse) beau grand pays » – me laisse dubitatif. Et me fâche. Pas trop quand même, j’ai la sagesse de l’âge…

Quelle ignorance, quel déni de sa propre Histoire, qui n’est pas du tout la même, entre autres en ce qui concerne nos relations avec les autochtones, que celle de nos concitoyens du Canada anglo (le ROC) et des É.-U. Pas plus qu’elle n’est la même que celles de la France et du Royaume-Uni. 

C’est une insulte envers nos ancêtres, envers mes ancêtres, que je connais bien ayant fait une étude informelle exhaustive de mes deux lignées généalogiques parentales l’été dernier. J’avais du temps à occuper… Ce fut très instructif, et fascinant. 

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Un excès de vertu…

Stéphane Chalifour

Par Stéphane Chalifour, professeur en sociologie

Chers collègues,

Le concept d’autochtonisation de nos pratiques, contenus et plans de cours est pour le moins controversé comme en témoignent les critiques qui lui sont adressées. Bien qu’elle repose sur de nobles intentions, cette démarche militante semble animée d’un postulat fort discutable quant à la nature du savoir scientifique et le caractère universel des découvertes et connaissances accumulées au cours des siècles que l’on ne saurait remettre en doute au nom de prétentions morales. Or la dénonciation parfaitement légitime du racisme et du sort réservé aux autochtones semble aujourd’hui se confondre avec une entreprise épistémologique destinée à classer les savoirs en fonction de l’origine ethnique de leurs auteurs comme si, de Nicolas Copernic à  Marie Curie ou de Abd al-Rahman al-Soufi à Max Weber, la connaissance était sans portée universelle. Entendre ainsi certains de nos collègues appeler à «décoloniser» nos plans de cours en «s’écartant graduellement du canon littéraire» et en  se décentrant (culturellement) des connaissances que l’on enseigne[1] laisse croire qu’il nous faudrait distinguer désormais les «savoirs blancs» (et colonialistes forcément) des savoirs des premières nations.

Ce discours s’inscrit dans un vaste mouvement critique à la fois complexe et radical dont l’origine remonte en partie à un courant intellectuel né en France dans les années 1960 (je pense ici à des auteurs comme Michel Foucault, Jacques Dérida et Gilles Deleuze) et qui s’incarnera progressivement aux États-Unis notamment dans les théories déconstructionnistes, décolonialistes et les cultural studies.

Répondant à l’invitation de Marie-Claude Nadeau, j’ai pensé soumettre aux lecteurs et lectrices de notre journal le texte d’un collègue. Professeur retraité du département de sociologie de l’UQAM et spécialiste du Proche-Orient, Rachad Antonius a publié l’an dernier avec Normand Baillargeon, Identité, Race et liberté d’expression (PUL 2021).

Le texte qui suit vient d’être publié dans le dernier numéro de la Revue POSSIBLES https://revuepossibles.ojs.umontreal.ca/index.php/revuepossibles/article/view/493

Bonne lecture! 


[1] – Collège Ahuntsic, Espace d’autochtonisation, https://www.collegeahuntsic.qc.ca/notre-college/espace-dautochtonisation .

Geneviève Hamel

Au-delà des mots

Par Geneviève Hamel, enseignante en littérature

Pourquoi ne pas parler du résultat visé et des moyens pour y parvenir plutôt que des mots qu’on mettrait sur le processus? Réconciliation, autochtonisation, décolonisation… Aucun de ces mots ne fait consensus, ni au CLG ni chez les ami.es et collègues autochtones que je côtoie, et encore moins dans la littérature sur le sujet. Pourtant, on partage bien des choses, à commencer par le désir de s’ouvrir à l’Autre.

Et c’est là, il me semble, que se cache un possible changement.

Bien sûr, les mots aident à se comprendre. Savoir de quoi on parle, dans quoi on s’embarque. Je dirai les choses simplement : les débats théoriques ne m’intéressent pas trop et je me tiens loin de ces extrêmes où trop de sujets nous tirent par les temps qui courent. C’est dans la pratique que je nage, dans les eaux grises de l’incertitude et des nuances pas toujours faciles à faire valoir.

En classe ou ailleurs, je me lance en toute transparence : je ne suis experte de rien, je marche sur des œufs, j’ai peur de me tromper… mais j’ai un immense désir d’apprendre et de transmettre toujours davantage sur les cultures et visions du monde autochtones et une volonté de plus en plus forte de voir les prochaines générations mieux informées que je ne l’ai été à ce sujet. Pourquoi? Parce que, chaque fois, il y a cet écho qui résonne de plus en plus fort : la voix de tout un peuple invisible qui se lève.

Il y a bien des raisons de vouloir réfléchir à notre rôle d’enseignant.es au sein d’un processus de réconciliation, bien des façons de le faire aussi. J’en vois plein d’exemples autour de moi. Personnellement, même si je sens une certaine urgence d’agir et même si je suis toujours poussée à le faire avec beaucoup d’énergie, je ne veux pas forcer les choses. Chacun.e y va à son rythme et il me semble que c’est bien ainsi. Tranquillement, je me suis laissé inspirer en observant ce qui se fait autour, j’ai réfléchi au fil des lectures, des formations et des discussions, je me suis lancée malgré l’impression de ne pas maitriser assez ces contenus nouveaux et délicats, je me suis remise en question, je suis revenue en arrière pour repartir un peu plus loin ou autrement.

On n’est pas obligé de le faire. C’est mieux encore, peut-être : on a la liberté de le faire. La liberté de choisir le contenu qui entrera dans les paramètres de nos plans-cadres et dans la vision de nos plans institutionnels. Je dis « peut-être » parce que cette liberté vient forcément avec des responsabilités qui soulèvent plein de questions. Je n’en ferai pas la liste ici, car elle est trop longue et je n’ai aucune réponse à offrir.

En attendant, je tente simplement de passer la parole aux Premiers Peuples. Je me dis que si les pensionnats d’hier leur ont enlevé leurs savoirs, leurs cultures et leurs langues, nos écoles d’aujourd’hui pourraient faire l’inverse. Parce que chaque fois que je fais lire un livre, voir un film ou écouter un balado qui parle des pensionnats, de la vie d’avant ou de celle d’après, les jeunes allochtones s’ouvrent et les jeunes autochtones se retrouvent. Ces œuvres, ce sont en réalité des rencontres qui permettent d’écouter la parole des Premiers Peuples, de comprendre leurs visions du monde et de voir autrement l’Histoire dont nous faisons partie. Des mots comme colonisation, génocide culturel ou traumatismes prennent un autre sens. Ce ne sont plus des concepts ou des sujets d’étude, avec leurs chiffres et leurs définitions qu’on peut apprendre de manière rationnelle. Ce sont des êtres qui prennent vie, qui rendent visible le peuple invisible. Au-delà des mots.

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Nous voici maintenant arrivés à ce second volet du De Vive Voix qui concerne d’autres aspects de notre vie de profs:

Une croissance à tout prix?

Denis Paquin

Les faits à propos de l’augmentation des étudiants dans les prochaines années au CLG

Par Denis Paquin, enseignant en économie et président du SEECLG

Lionel-Groulx devrait connaître une croissance importante au cours des prochaines années. La direction estime ainsi que nous devrions accueillir 600 étudiants de plus en 2023-24, 300 en 2024-25 et encore 400 étudiants supplémentaires en 2025-26. Pour mettre les choses en perspective, cette croissance projetée correspond à la taille d’un petit cégep…

En l’absence de nouvelles constructions, cette croissance mettra une pression supplémentaire sur nos infrastructures qui sont déjà surutilisées… Des travaux devraient toutefois débuter prochainement… La direction estime ainsi qu’une première phase devrait être complétée d’ici 2023-24 avec l’ajout de 29 classes supplémentaires. Une deuxième phase devrait suivre en 2027-28 avec la construction de nouveaux espaces dont une nouvelle bibliothèque.

Malgré tout, la direction estime qu’il manquera de classes l’année prochaine afin de soutenir cette croissance rapide. Elle envisage trois solutions afin de faire face à la situation :

  • Recourir à l’enseignement à distance;
  • Ajouter des classes modulaires ou louer des locaux près du Collège;
  • Adapter la plage horaire (utiliser le trou horaire et/ou allonger la plage au-delà de 18h).

La direction estime, par ailleurs, que la limitation des inscriptions serait contraire à sa mission humaniste.

La direction souhaite effectuer ce travail en «collaboration» avec le personnel enseignant. Nous allons en reparler en AG au cours de l’année. D’ici là je vous laisse vous faire une tête sur cet enjeu…

Nicolas Tremblay

Loi 101 dans les cégeps : l’unité de la FNEEQ ébranlée

Par Annik Rouette et Nicolas Tremblay, enseignants en littérature et coordonnateurs du département de français. (Ils ont généreusement accepté de représenter les membres du SEECLG au Conseil fédéral pendant que des membres de votre exécutif avaient des contraintes familiales. Mille mercis!)

Annik Rouette

On se souvient de la mobilisation des cégeps francophones pour l’extension de la loi 101 au niveau collégial. À Lionel-Groulx, nous avons voté en faveur avec 40 autres cégeps. Le cégep de Saint-Jérôme avait initié cette consultation en réaction à la prise de position du Conseil fédéral, survenue en septembre 2021, s’opposant à l’application de l’article 73 de la Charte de la langue française concernant la langue d’enseignement dans les cégeps et les universités. Que cette décision ait été prise sans que les membres et leurs assemblées soient consultés avait mis le feu aux poudres.  

Le 8 septembre 2022, la FNEEQ-CSN a tenu un conseil fédéral élargi sur l’avis de motion du cégep de Saint-Jérôme. Quatre délégués étaient sur place pour représenter la position de Lionel-Groulx : Denis Paquin, Geneviève Fortin, Annik Rouette et Nicolas Tremblay. L’atmosphère tendue laissait présager que la décision qui émanerait des débats ferait des mécontents.

D’entrée de jeu, le bureau fédéral a rappelé l’importance de l’unité entre les membres de la FNEEQ et de la préservation des emplois. Autrement dit, il tentait de persuader les délégués qu’un consensus était la seule solution viable pour l’organisation. Mais le consensus est-il seulement possible lorsqu’il est question de la protection du français au Québec? Le sujet n’est-il pas en soi clivant? Certes, toutes les interventions ont rappelé qu’il faut défendre et promouvoir notre langue commune. Il s’agissait toutefois de trancher sur l’efficacité du ou des moyens à prendre pour y arriver. À ce sujet, les avis et les opinions ont divergé entre l’affirmation des libertés individuelles et les intérêts de la collectivité francophone.

Les recommandations du bureau fédéral ont imposé un protocole qui semblait restreindre les chances d’adopter l’amendement décisif, puisque trois votes successifs y menaient.  On proposait d’abord de rejeter cet amendement, ce qui devait mener à une autre proposition beaucoup plus générale, pour ne pas dire vague, « en faveur de la défense, la promotion et la valorisation de la langue française et de la culture québécoise ».

C’est donc contre l’avis du bureau fédéral que l’assemblée a voté à 73 contre 66 pour « que la FNEEQ revendique l’assujettissement du réseau collégial québécois à la Charte de la langue française, dans le respect et la protection des emplois et de manière graduelle et organisée ». Un résultat qui reflète une forte division entre les professeurs issus des collèges anglophones – soutenus par les apparatchiks de la FNEEQ  –  et francophones.

Difficile de réconcilier les enjeux identitaires et syndicaux. Alors que les professeurs francophones se sont unis autour de la cause commune de l’avenir du français, leur fédération y voit plutôt un risque de morcellement, puisqu’elle doit maintenant défendre une position qui va contre l’intérêt de ses membres anglophones. 

On peut ainsi se demander quelle énergie sera déployée par la FNEEQ pour défendre cette nouvelle proposition. La FNEEQ, profondément divisée, risque-t-elle d’imploser? Sa position trouvera-t-elle véritablement écho politiquement ou restera-t-elle purement symbolique ? Pour l’instant, seul le Parti Québécois semble prêter oreille à cette revendication.

Ode au POC

Nicolas Géraudie

Par Nicolas Géraudie, coordonnateur en Génie électrique

Pourquoi est-ce qu’en ce lundi matin pluvieux, je ressens le besoin de te parler ?

Toi qui, affublé d’une robe aux camaïeux brunâtres, aux entrailles dans les tons jaunasses, toi qui, ayant largement passé la cinquantaine, as déjà subi de multiples “liftings”, toi qui dorénavant subis la pousse d’excroissances semi-dégénératives, te souviens-tu de ton passé industriel ? Du temps où tu avais davantage pour vocation d’héberger des palans, des puissants bras robotisés industriels sur rails, plutôt que des brancards ou des équipements de classe bimodale ?

À quand remonte la dernière année où tu n’as subi aucune chirurgie lourde, aucun coup de marteau piqueur ? 2014 ?

Ça va faire 10 ans la semaine prochaine qu’on se côtoie quotidiennement, et je vois ton ossature souffrir.

J’ai cependant pour toi de bien mauvaises nouvelles.  

La santé et la vitalité économique et démographique de notre belle région te promettent encore de longues années de bétonnage, si ce n’est en ton sein, pour le moins à ta proximité.

Le carnet d’opérations est plein au moins jusqu’en 2026.

Et pourtant … à travers vents et tempêtes, tu as su héberger et nous permettre d’accompagner bien des cohortes jusqu’aux portes d’un avenir “ordinique” professionnel ou universitaire prometteur.

Ordinique… quel triste sobriquet que le tien…

Je serais prêt à parier un seau de condensateurs que tu es la seule bâtisse de toute la francophonie à ne porter comme nom ni celui d’une personne célèbre (localement ou au national) ni un composé de mots qui existent dans un dictionnaire digne de ce nom.

Et à ce titre, ne serait-ce pas un bon moment pour t’attribuer un titre plus contemporain, ou pour le moins plus “petit-robert-compatible” ?

Accroche-toi à ton siège, je vais te faire quelques propositions :

En regard de tes longues années de service, et pour coller à l’actualité “people”, je te propose “Pavillon Élisabeth II”.

Par pragmatisme, j’opterais plutôt pour : “Pavillon de la construction perpétuelle”, ou encore “Pavillon de la toilette insalubre”.

Et s’il fallait parier sur une ”couleur locale”, je tenterais “Pavillon Gilles Deschênes”.

Mobilisation autour de la justice climatique

Spectacle « écorévolté » de Fred Dubé

Le 15 septembre dernier, environ 70 personnes se sont réunies pour ce spectacle organisé par les membres du comité Profs pour la justice climatique qui souhaitaient ainsi faire réfléchir les gens à la question climatique et stimuler la mobilisation en vue de la manifestation du 23 septembre. Voici quelques images croquées sur le vif.

Crédit photo: Marie-Claude Nadeau

Le débat des candidats locaux aux élections provinciales

Le 21 septembre dernier s’est tenu un débat à propos de l’environnement et de l’économie.

Crédit photo: Frédéric Morier

La campagne de dons pour la justice climatique continue jusqu’au 30 septembre!

Le comité Profs pour la justice climatique vous invite à faire un petit ou un grand don dès maintenant. Passez le mot!

Tous les détails ici:

Pourquoi faire un don?

« S’il est en notre pouvoir d’empêcher quelque chose de mal de se produire, sans avoir à sacrifier quelque chose d’une aussi grande importance morale, il faut le faire. » C’est cette citation de Peter Singer que Yanick nous a lancée en venant déposer son « chèque-symbolique » pour la campagne de don lié à la justice climatique.

Yanick Binet, professeur de philosophie

Et il ajoute :

Autrement dit, une journée de salaire, c’est quoi par rapport à la défense d’un avenir viable pour les générations futures?

Certains diront que quelques dizaines de dollars ne sauveront pas le monde. On pourrait répondre que si chacun balaie la rue devant sa porte, la rue au complet sera propre.

L’idée essentielle est de ne pas se déresponsabiliser en disant que le problème dépasse notre pouvoir individuel. Ou que la vraie responsabilité appartient aux puissants de ce monde et aux décideurs.

On peut se dire que sa responsabilité est de faire pression sur ces puissants et décideurs pour que le monde se dirige dans la direction que l’on juge souhaitable ou morale.

Et si on ne fait pas soi-même des gestes pour la planète ou pour exercer des pressions sur ceux qui ont le pouvoir, on peut donner de l’argent aux organismes qui le feront pour nous.

Si ces idées peuvent être utilisées pour mousser la campagne de dons pour la cause environnementale, tant mieux.

Promesses électorales en éducation

Voici un document diffusé par la FNEEQ: « Dans le cadre des élections provinciales prévues le 3 octobre prochain, la FNEEQ-CSN vous présente, à travers ce tableau, les promesses électorales en éducation des partis politiques en lice. Ces promesses ont été colligées depuis le mois de juin sur les sites des partis (auxquels vous pouvez accéder en cliquant sur le nom des partis). Elles sont reproduites telles quelles pour la plupart, sinon résumées aux fins de concision. L’ordre d’apparition des partis de gauche à droite est un ordre alphabétique. Par ailleurs, nous avons choisi d’inclure tous les partis ayant des propositions en éducation et aller au-delà des 5 partis recueillant l’attention médiatique. En effet, une élection devrait être un moment pour débattre d’idées, et non pas un combat où un parti gagne et les autres perdent. Nous vous invitons à lire, apprécier et débattre de toutes ces idées en éducation, quelle que soit leur provenance. »

Pour voir le tableau, cliquez ici:

Orientations de la CSN en éducation et en enseignement supérieur: au-delà de la pandémie

Voici un document diffusé par la CSN: « Durant la pandémie de la COVID-19, des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs ont dû adapter leurs méthodes d’enseignement, intensifier les moyens pour soutenir les élèves, les étudiantes et les étudiants et revoir les modes d’organisation et de fonctionnement des établissements. Si la pandémie a accentué les problèmes existants dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur, elle a aussi mis en valeur leur point fort : le personnel. L’engagement de ces travailleuses et travailleurs pour la réussite éducative témoigne de toute l’importance que l’éducation et l’enseignement supérieur doivent revêtir pour une société juste et équitable.

Les moments les plus intenses de la crise sanitaire sont derrière nous. Dans cette optique, il nous est apparu important d’aller à la rencontre de tous les membres affiliés aux fédérations concernées par les secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur et de nos représentantes et représentants des conseils centraux de toutes les régions du Québec. Nous souhaitions vérifier auprès d’eux si nos grandes orientations pour une vision humaniste de l’éducation et nos solutions pour rendre les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur résilients étaient toujours d’actualité. Nous voulions aussi mettre de l’avant de nouvelles orientations communes sur deux enjeux qui ont pris de l’ampleur au cours des années, soit la protection du bien-être et de la santé mentale ainsi que l’encadrement du recours aux technologies numériques et à la formation à distance.

La présente plateforme est le fruit de riches échanges qui se sont déroulés lors de la tournée de consultation, de réflexions menées par le groupe de travail de la CSN sur les politiques en éducation et de nombreux mémoires et analyses produits au fil du temps. »

Pour consulter le document entier, cliquez ici:

Comité femmes : À l’agenda le 5 octobre : « Femmes enseignantes, charge mentale et COVID-19 »

Nous vous relayons ici une invitation de la FNEEQ pour toutes les membres du SSECLG: « Le comité Femmes de la FNEEQ a le plaisir d’inviter les femmes membres de la Fédération à participer à une discussion non mixte qui a pour but de dresser un bilan de l’impact de la situation d’urgence engendrée par la crise sanitaire de la COVID-19 sur les femmes dans notre milieu, en abordant la charge mentale, la santé mentale, la parentalité et la conciliation famille-travail-études-vie personnelle.

Venez échanger avec nous en toute ouverture et confidentialité le mercredi 5 octobre, de 11h30 à 13h00, sur cette période particulière au regard de votre perspective de femme. Veuillez noter que seules les personnes inscrites recevront le lien Zoom pour accéder à l’activité. Pour obtenir le lien pour la rencontre, il suffit de vous inscrire ici :

 https://docs.google.com/forms/d/1YhvrPyqvSGt5oE_T9ajB5PgTb8tXS8RM94yaano8BBg/edit.

La discussion sera animée par madame Amélie Châteauneuf, autrice de l’essai Si nous sommes égaux, je suis la fée des dents – Réflexions et outils pour mieux partager la charge mentale, dans lequel elle propose des pistes de solutions pour équilibrer la charge mentale entre les hommes et les femmes dans les foyers. Elle est membre de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec. Détentrice d’un baccalauréat en droit et d’une maîtrise en travail social, elle a aussi travaillé en défense des droits en tant que coordonnatrice et porte-parole dans le milieu communautaire. »

Précision en ce qui concerne un texte publié dans le De Vive Voix 10.01

Merci à Rémi Vachon, professeur de philosophie, pour cette précision

Dans un des textes du De Vive Voix de la rentrée, celui intitulé « La place de l’enseignante et de l’enseignant dans la lutte climatique », on cite une donnée en particulier : « Le constat est qu’en 40 ans, nous avons fait disparaitre 60% des espèces vertébrées sauvages[1] »

La source de cette donnée semble être un rapport du World Wildlife Fund sur le Living Planet Index, où on parle d’un déclin de 68% en moyenne dans les espèces animales. Cette donnée a fait le tour du monde dans beaucoup de médias et a souvent été résumée comme « Déclin de 60% dans les espèces animales depuis une quarantaine d’années. »

Le problème est que l’interprétation commune qui est faite de cette donnée est à peu près toujours fausse, dans le sens que ce n’est pas du tout ce que mesure le Living Planet Index. En fait, façon générale, les données du Living Planet Index, par leur méthodologie, sont très difficiles à interpréter.

Un bon article du site Our World In Data traite spécifiquement du problème lié à l’interprétation du Living Planet Index : https://ourworldindata.org/living-planet-index-decline

Quand on comprend la manière dont est calculé le Living Planet Index, on comprend que de dire que 60% des espèces vertébrées se sont éteintes depuis une quarantaine d’années est complètement faux.

Malheureusement, cette information circule allègrement depuis quelques années dans les médias.

Je trouvais important d’apporter cette correction pour ne pas la perpétuer davantage.

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Appel de textes pour la prochaine publication du De Vive Voix:

La langue… ça vous inspire, vous contrarie, vous angoisse, vous titille? Vous avez envie de vous exprimer à propos de langue française, de francisation, d’écriture inclusive, de l’état de la langue dans vos classes ou d’un autre sujet relié de près ou de loin à la langue? Allez-y! Cogitons collectivement là-dessus!

Envoyez vos textes avant le 23 octobre 2022 à l’adresse seeclg@clg.qc.ca.

La vie syndicale en images

Crédit photo: Marie-Claude Nadeau et Stéphane Chalifour. Eh oui, on vous bricole une nouvelle photo d’exécutif! Tidou didou… le suspense continue…

À venir :

Jusqu’au 30 septembre: Grande campagne de dons pour la justice climatique organisée par le comité Profs pour la justice climatique.

27-30 septembre : Conseil confédéral (votre exécutif ira vous y représenter).

28 septembre: Assemblée générale du SEECLG. On vous y attendra avec bien des dossiers chauds à discuter!

28 septembre: Premier 5 à 7 syndical de la session, au Saint-Graal.

5 octobre: Journée mondiale des enseignantes et des enseignants.

5 octobre: Discussion virtuelle du Comité Femmes de la FNEEQ: « Femmes enseignantes, charge mentale et COVID-19 ». Toutes les membres peuvent s’y inscrire (voir les détails plus haut).

13 octobre: Alliance des syndicats des professeures et des professeurs de cégep (ASPPC) (votre exécutif ira vous y représenter).

19 octobre: Dîner syndical d’accueil des nouveaux profs (détails à venir).

23 octobre: Date limite pour envoyer vos textes pour le prochain De Vive Voix.

26 octobre: Assemblée générale du SEECLG.