C’est la rentrée: les couloirs qui bourdonnent d’agitation, les nouvelles rencontres, les retrouvailles, le trac du premier cours, les plans de cours fraîchement imprimés…et la mobilisation en vue des prochaines négociations qui débute en mode « photomaton »!

Réflexions sur la rentrée

Denis Paquin

Par Denis Paquin, président du syndicat

Au tournant du mois d’aout, il y a une sorte d’éveil en moi : il ne reste plus «que» deux semaines de vacances… Comment étirer le temps? Me semble que je n’ai pas encore récupéré pleinement après une année folle… Je vous jure, deux grosses semaines de déni jusqu’au moment où je renoue inévitablement avec la réalité. Je dois travailler. Aussi bien en profiter! Une rentrée, c’est d’abord le plaisir de retrouver des collègues reposés. C’est aussi l’innocence, pour un temps, d’oublier les dossiers laissés en chantier à la fin de la session d’hiver. Le premier cours avec nos étudiants : deux yeux pétillants, une curiosité, un désir de rencontre… Un moment privilégié pour faire le «plein», le reste de la session sera sans doute plus difficile. Je vous souhaite de savourer votre rentrée, à l’instar de la traditionnelle pomme offerte par le Collège. Je vous souhaite surtout de ne pas vous oubliez au cours l’année qui débute. Bonne rentrée!

Une rentrée 2022 sous le signe de la Covid et d’une nouvelle négo!

Geneviève Fortin

Par Geneviève Fortin, vice-présidente du SEECLG

Eh oui, pour moi, c’est une vraie rentrée sous le signe de la covid puisque j’ai testé positif pour la première fois la semaine dernière! C’est ce qui m’a fait rater la première rencontre de la session de l’ASPPC à Trois-Rivières le vendredi 19 août… C’est quoi ça, l’ASPPC? C’est l’Alliance des syndicats des professeures et professeurs de cégep (c’est Judith Trudeau qui sera heureuse de lire « profs » et pas « enseignants »!) qui est une alliance entre la FNEEQ-CSN et la FEC-CSQ pour la négo [pour en savoir davantage à ce sujet, lisez la section « Des nouvelles des négociations »]. Heureusement, il y a Yoan Hébert Patenaude (enseignant en philosophie à Lionel-Groulx) qui a accepté de me remplacer et d’accompagner Denis à cette rencontre à la dernière minute.

Nous avons un automne bien rempli qui nous attend…  La rentrée et ses défis habituels; une première assemblée générale ce mercredi où vous pourrez donner votre avis sur les demandes de la table centrale et sur des propositions concernant les enjeux environnementaux portés par le comité Profs pour la Justice climatique; et probablement une 8e vague qui nous pend au bout du nez étant donné le peu de mesures sanitaires en vigueur.

Je vous souhaite à toutes et à tous un bel automne et une bonne rentrée!

D’Héraclite à Bouddha

Sylvie Plante et sa rayonnante famille!

Point de vue sur l’activité de la rentrée

Par Sylvie Plante, professeure au département de français

On dit que la plupart des profs sont d’anciens élèves qui aimaient bien l’école. C’est vrai dans mon cas. Je suis certaine que plusieurs d’entre vous se reconnaissent également dans cette rumeur. Donc, lorsque le Collège m’offre la possibilité d’assister à des conférences prononcées par des spécialistes de leur domaine, que ce soit lors de journées pédagogiques ou d’activités de la rentrée, je ne les manque jamais et je suis rarement déçue. Dans le court texte que voici, à la veille de la rentrée, avec tout le temps que je n’ai pas, j’ai choisi de mettre l’accent sur quelques petites pépites de sagesse que j’ai retenues parce que, plus ça change, plus c’est pareil : je suis pressée, la session recommence!

Mardi 16 aout, le Collège recevait Sylvain Guimond, Ph. D. en psychologie du sport, dans le cadre de l’activité de la rentrée. Ça tombe bien, car être prof, c’est souvent du sport. Conférencier au pedigree étonnant, il a travaillé avec de grands noms tels Tiger Woods et plusieurs bonzes du Canadien de Montréal, et bien plus encore. En apprenant cela, je me suis dit, hum, quel conférencier surprenant, il a surement quelque chose à m’apprendre celui-là. Au final, sa conférence n’était pas taillée sur mesure pour les profs. Évidemment, c’était une activité de la rentrée offerte à tout le personnel, autant pour les professionnels, les soutiens que pour les cadres. En gros, j’ai bien aimé l’entendre à un bémol près. À ce titre, je dois souligner d’entrée de jeu qu’il prononçait, parfois, des phrases issues de la culture entrepreneuriale qui, selon moi, n’avaient pas leur place dans une conférence donnée au sein d’une maison d’enseignent (objectifs, leadership, vision, motivation, performance, compétition, management du changement…) mais bon… les enseignant.E.s peuvent toujours tirer profit(!) de cette sorte de discours lié à la gestion du changement en choisissant de prendre du recul et de voir quelles perles peuvent en être extraites… Dieu sait que nous aussi, comme éducateur.trice.s, nous sommes appelé.E.s à changer, car les jeunes, eux, évoluent à un rythme grand V. On ne se bat plus contre l’écran, au singulier. Les enfants qu’aujourd’hui écoutent des fois deux et trois écrans en même temps: ils textent, gament sur leur ordi et écoutent Netflix sur leur Ipad… Je l’ai vu de mes yeux vu. Les profs doivent donc rivaliser en classe avec une offre numérique alléchante dont nos élèves sont accros! J’embrasse donc le changement et je bois les paroles de Dr Guimond, car je dois apprivoiser cette nouvelle population étudiante en évolution constante.

Ainsi, outre cet irritant lexique tiré du monde des affaires, j’en suis ressortie remplie de plusieurs informations intéressantes, à commencer par Rien n’est permanent sauf le changement, qui est un emprunt avoué à Héraclite. La culture générale est au menu. C’est bien. Je retiens donc trois idées nouvelles pour moi.

J’ai appris que, sur un lot d’employés, 1 sur 5 est une sorte de leader naturel, qui désire faire avancer son organisation et aider son prochain; un autre 20% est carrément négatif, ramène tout à lui et ne voit le monde que selon sa lunette déformante qu’il a dans le derrière (ce sont les mots de Guimond!). Finalement, le 60% restant est formé de suiveurs et suiveuses, prêt.e.s à exécuter des ordres, des tâches. Cela explique bien des comportements humains!

Les nouvelles générations

nous confrontent constamment

au changement

Un autre élément que j’ai trouvé rafraichissant, et dont on ne parle pas assez, c’est de la pédagogie de l’échec. Effectivement, on peut beaucoup apprendre des revers de fortune, et l’insuccès devrait être davantage valorisé, en classe et dans nos vies personnelles. L’échec signifie qu’on a essayé, qu’on a été motivé, qu’on a eu assez confiance en nous pour s’engager. La défaite nous permet de récolter de précieuses informations pour la suite. Cette philosophie doit être répétée aux étudiant.E.s. (et à nous-mêmes) non seulement parce que c’est bienveillant pour soi, mais parce que cela fait baisser le stress par rapport à la culture de la performance. Si l’on considère l’échec comme une « opportunité » plutôt que comme une humiliation et une menace à notre égo, on aura moins peur de se lancer dans une entreprise quelconque. Cela réduit l’anxiété de la performance autant chez les athlètes de haut niveau que chez les employés de tout acabit et les étudiant.E.s. Docteur Guimond soutient que les gens qui n’échouent pas beaucoup sont des personnes qui ne font pas assez d’essais et sont freinées par la peur. Ces individus manquent de confiance en eux. Cela finit par devenir un cercle vicieux : tu n’as pas confiance en toi, tu ne fais pas d’essai, tu n’échoues pas, mais tu n’évolues pas non plus, tu ne changes pas, tu ne t’adaptes pas… Par contre, si tu échoues, c’est que tu as assez confiance en toi, tu vas de l’avant, tu évolues, tu t’adaptes, tu progresses…

En fin de compte, c’est inévitable. On est toutes et tous amené.es à changer. Vaut mieux le savoir et se préparer en conséquence pour ne pas être dépassé.E.s. Les nouvelles générations nous confrontent constamment au changement : elles nous sortent des mots nouveaux chaque semaine (T’es sus, Je suis dans la hess…), nous parlent de phénomènes loufoques sur TikTok qu’on doit déboulonner (Challenge du feu sur un miroir…), nous apprennent l’existence de réseaux sociaux que les vieux ignoraient (Discord…). Tout change si vite… Si le changement est incontournable, finissons donc sur ces sages paroles d’un autre grand philosophe qui abonde dans le sens d’Héraclite: « Le changement n’est jamais douloureux. Seule la résistance au changement est douloureuse. » Ces paroles sont de Bouddha, qui nous souhaite à toutes et à tous une super belle rentrée!

Ce texte est écrit en orthographe recommandée.

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Cogitation collective : quel rôle souhaitent jouer les enseignants et enseignantes dans la cause climatique?

Photo prise lors de la manifestation de septembre 2019 et tirée du De Vive Voix 7.03

À la dernière assemblée de l’hiver 2022, le comité Profs pour la justice climatique a été créé et un appel de texte avait été lancé. Vous trouverez ici les textes reçu dans le cadre de cette réflexion commune.

La place de l’enseignante et de l’enseignant dans la lutte climatique

Annie Lévesque

Par Annie Lévesque, enseignante en philosophie

Lorsqu’on m’a proposé d’écrire un article sur la crise climatique, j’étais enthousiaste mais perplexe.  Que puis-je écrire de nouveau sur ce sujet qui ne serait pas encore dit et répété par les différents mouvements citoyen.nes, par les expert.es et les scientifiques et surtout par les différent.es actrices et acteurs militant.es qui s’insurgent contre le constat plus que troublant qu’impacte notre système économique et idéologique sur la nature.  Lorsque nous évoquons ce problème dans les médias populaires, nous parlons surtout du réchauffement climatique.  En fait, cet élément n’est qu’un symptôme visible de la maladie chronique qui ronge la planète depuis plusieurs décennies.  Le constat est qu’en 40 ans, nous avons fait disparaitre 60% des espèces vertébrés sauvages[1], exploité une grande partie des ressources naturelles et humaines afin d’enrichir une petite, très infime partie de la population mondiale.  Lorsque 2000 personnes gagnent plus que la moitié la plus pauvre de la planète, on constate que le problème va au-delà du réchauffement climatique.  Ce réchauffement n’est que le résultat d’un système social destructeur qui, tant qu’il sera en place, continuera de détruire le vivant et tous les espaces de vie habitables sur la planète et cela, uniquement qu’à des fins mercantiles.  Face à ces constats toujours plus alarmants les uns que les autres, que peut faire le ou la professeure concernant cette réalité ?  Selon moi, les enseignant.es ont un rôle plus que déterminant dans cette lutte.

Je suis professeure de philosophie.  Mon champ d’expertise est de réfléchir sur l’humain et ses actions.  C’est donc sur ces caractéristiques que je me penche lorsque je réfléchis à la crise climatique.  En tant qu’intellectuelle, je considère que la pensée est un des enjeux les plus importants.  Il faut prendre conscience que cette crise climatique est, avant tout le résultat de notre vision du réel, un monde que nous pouvons altérer, exploiter, utiliser à des fins de « progrès ».  Or, penser le progrès qu’en des termes strictement de confort économique, sans prendre en considération les limites de la planète, est une contradiction logique ne menant qu’à une impasse.  L’humain est un être complexe.  Une de ses principales singularités est sa capacité d’inventer du sens à travers ses représentations symboliques.  Ces symboles donnent du sens et construisent notre conscience de « la réalité ».  En philosophie, nous parlons de « rationalité » comme étant la pierre angulaire du savoir humain.  Cependant, nous avons peine à voir que cette « rationalité » est toujours fragmentaire et inévitablement reliée à un but institué par l’imaginaire social.  La rationalité capitaliste est un type de raison instrumental qui a un but bien précis : celui de dominer le vivant à des fins mercantiles.  Les inégalités économiques le montrent clairement ; l’homme le plus riche sur terre possède plus d’argent que certains petits pays[2].  Cette volonté de dominer est partout, tout le temps chez l’humain depuis des lustres.  Cependant, le capitalisme permet de donner, à ses acteurs principaux, un pouvoir de domination qui était inconnu jusqu’à maintenant.  Par la création de techniques et d’outils incroyablement puissants, l’humain a désormais la capacité d’asservir la nature et la majeure partie de la population mondiale.

L’enseignant.e se doit de remettre en question les discours manichéens émis par les discours dominants.  Réinventer une individualité solide au sein d’une collectivité forte, remplacer nos modèles basés sur des comportements narcissiques et égocentriques par de nouveaux modèles d’agir solidaires et inclusifs […]

Ainsi, le rôle de l’éducation par l’entremise des enseignantes et enseignants est plus que central dans la lutte aux changements climatiques.  Il y a deux dimensions essentielles dans tout type d’enseignement : la pensée et l’agir.  Premièrement, il est important de permettre aux étudiant.es de comprendre le monde et de le penser par eux-mêmes, de changer le discours dominant qui leur sont imposés.  Cela veut dire essentiellement, comme Nietzsche le prônait, inventer de nouveaux paradigmes, de nouvelles valeurs et surtout, donner un sens à la vie en elle-même et non plus la considérer comme un moyen d’arriver à ses fins.  Ceci devra être fait en se réappropriant les termes, les concepts, et leurs significations.  Non pas en termes technocratiques mais en termes de réappropriation de notre humanité.  Faire comprendre aux étudiant.es qu’un humain signifie avoir des besoins essentiels pour « survivre » en tant qu’être biologique (avoir un environnement sain, un toit sur la tête, à manger, avoir un minimum de confort physique mais aussi psychologique, avoir des liens sociaux, etc.).   Les amener à utiliser la raison pour penser par eux-mêmes leur permettra de se représenter le monde tel qu’il est et donc d’imaginer ce qu’il « pourrait » être.  De leur faire comprendre que la raison instrumentalisée dans notre société n’est plus « rationnelle » mais bien dogmatique car elle est en totale contradiction entre nos besoins et nos désirs, entre nos paroles et nos actions.  Leur permettre de démêler leur pensée et de les aider à se représenter ce monde tel qu’il est, c’est un des buts essentiels de l’enseignant.e, peu importe la matière dans laquelle nous sommes.

Deuxièmement, les amener à trouver des manières de se mobiliser, d’entreprendre, de collaborer.  L’agir est essentiel dans la réappropriation de la pensée.  L’enseignant.e doit donner des outils aux étudiant.es pour les aider à trouver un autre sens que celui qui nous est imposé.   Il faudra permettre un espace où ces étudiant.es pourront non seulement s’exprimer sur les réalités de ces enjeux qui les concernent directement, mais également leur permettre de créer, leur offrir la capacité de se mobiliser et d’agir concrètement, de réinventer de nouvelles façons de se révolter contre ce qu’ils ou qu’elles considèrent injuste.  L’enseignant.e se doit de remettre en question les discours manichéens émis par les discours dominants.  Réinventer une individualité solide au sein d’une collectivité forte, remplacer nos modèles basés sur des comportements narcissiques et égocentriques par de nouveaux modèles d’agir solidaires et inclusifs, mettre l’emphase sur l’empathie plutôt que sur l’écrasement de l’autre, créer l’entraide au détriment de la compétition sauvage du plus fort sur le plus faible.  Leur permettre d’acquérir des outils intellectuels pour repenser cette collectivité non comme un obstacle à l’individualisme mais comme une arme pour un meilleur monde.  Aider les étudiant.es à penser et agir autrement.  Pour ce faire, nous devons avant tout les respecter, ne pas les percevoir comme des enfants ou des client.es mais davantage comme des citoyen.nes capables d’agir sur ce monde, c’est ça le rôle de l’enseignant.e devant la crise climatique.


[1] Voir la conférence d’Aurelien Barrau « On a déjà transformé notre planète en enfer », dialogue avec les étudiants en HEC, lien youtube : https://www.youtube.com/watch?v=o2O_I_Nf3vM&t=309s&ab_channel=HECParis

[2] Voir les nombreuses études d’Oxfam sur les inégalités économiques mondiales, entre autres cet article sorti en janvier 2022 sur la pandémie et ses impacts sur les dix hommes les plus riches de la planète : https://oxfam.qc.ca/pandemie-inegalites-richesse/#:~:text=Celle%2Dci%20est%20pass%C3%A9e%20de,Forum%20%C3%A9conomique%20mondial%20(WEF).

Un rassemblement sous un vent optimiste, mais prudent

Yoan Hébert Patenaude

Par Yoan Hébert Patenaude, enseignant en philosophie

Le clivage gauche-droite au Québec ne réglera pas les problèmes mondiaux en matière d’environnement. Les changements climatiques ne se stabiliseront pas en instrumentalisant le sujet comme plusieurs partis politiques le font admirablement en Occident. Allons-nous continuer de nous entre-déchirer horizontalement sur les enjeux qui nous divisent pendant que la nature se venge?

Je pense – peut-être naïvement – que non.

L’environnement est un sujet qui nous concerne tous. En tant que professeur.es au cégep où à l’université comme en tant qu’enseignant.es au primaire où au secondaire, il est fondamental de proclamer la mauvaise nouvelle et de réfléchir aux solutions sans afficher ses tourments outre mesure. C’est le sujet le plus important et le plus rassembleur du XXIᵉ siècle, car il est à la fois empirique et universel.

À bon entendeur, la simple disparition tranquille du chant des oiseaux témoigne d’une perte dans toutes les régions du monde confondues. Personne ne peut mettre en doute que la terre est ronde comme personne ne peut mettre en doute que les changements climatiques obligeront les uns à trouver un moyen d’accueillir les réfugiés climatiques et les autres à quitter leurs terres. Ces bouleversements affecteront et affectent déjà tous les territoires, de près ou de loin et certaines régions y goûtent déjà davantage.

En tant que professeur.es au cégep où à l’université comme en tant qu’enseignant.es au primaire où au secondaire, il est fondamental de proclamer la mauvaise nouvelle et de réfléchir aux solutions sans afficher ses tourments outre mesure.

Lors de l’émission Désautels le dimanche du 10 juillet dernier, Patrick Michell, ancien chef de bande de Kanaka Bar, souligne que la région de la Vallée du Fraser en Colombie-Britannique atteint parfois 55 degrés Celsius, faisant d’elle le point chaud du Canada. Effectivement, en moins de sept mois, la Vallée du Fraser a subi trois phénomènes climatiques extraordinaires. Premièrement, des feux de forêts dévastateurs, le 30 juin 2021. Deuxièmement, des pluies diluviennes, les 14 et 15 novembre 2021. Troisièmement, un mètre de neige et -32 degrés Celsius, le 29 décembre 2021.

L’exemple de Kanaka Bar m’amène à penser que des parties du Canada subiront les deux conséquences du mouvement de population. Terre d’accueil et terre à quitter.

Du rassemblement non partisan

Puisque je suis optimiste et prudent, je suppose que la communauté internationale saura renverser la vapeur, car le problème est urgent et englobant. Les gens dont on dit qu’ils sont de droite et ceux qui se disent de gauche devraient s’entendre, en théorie.

Regardons d’abord les liens entre la droite et la lutte contre les changements climatiques. Comment être conservateur sans vouloir conserver la nature? Comment être conservateur sans espérer une conservation de ce qui nous a déterminés? Les partis politiques de droite s’occupent peu des changements climatiques et c’est une contradiction considérant leur intérêt à conserver le passé. Une contradiction dans les termes. Pourquoi n’en font-ils pas un thème central? Peut-être que les solutions proposées jusqu’à maintenant pour conserver la nature impliquent d’énormes changements dans les pratiques quotidiennes et cela correspond moins aux traditions conservatrices. Dans tous les cas, cela est désolant.

Regardons maintenant les liens entre la gauche et la lutte contre les changements climatiques. Comment être progressiste sans vouloir préserver la nature pour ses enfants? Comment être progressiste sans penser à l’avenir des animaux non-humains, sans se promener à vélo, sans composter? La gauche milite, pose de belles actions et fait de beaux discours. Son lien à l’écologie est visiblement majeur. Cependant, j’y vois une contradiction importante. La gauche milite aussi pour une accumulation de droits individuels qui vont quelquefois à l’encontre de ce qu’il y a de plus naturel en nous. Comment peut-on vouloir défendre la nature en disant non à la biologie et en disant oui aux ressentis subjectifs d’une partie de la
population? Comment peut-on vouloir défendre la nature tout en s’opposant à ce qu’il y a de tragiquement naturel en nous? Comment peut-on être écolo en s’échappant de la détermination naturelle, en ramenant tout sous le prisme culturel? Autrement dit, comment défendre la nature quand on se prend pour la mesure de toute chose?

Rousseau déclarait que l’humain qui se perfectionne avec sa technique, ses moeurs et ses lois fait éclore, avec les siècles, ses lumières et ses erreurs, ses vices et ses vertus, le rendant à la longue son propre tyran comme celui de la nature.

Malheureusement, je crains effectivement qu’il soit devenu difficile de s’affirmer en tant que culture sans nier sa nature.

Bien que la droite évite les questions climatiques et que la gauche nie les sciences naturelles au profit d’une hypersensibilité individuelle, je suis optimiste, car rares sont ceux qui refusent d’admettre la réalité des changements climatiques. Il faut vivre sur une autre planète comme Elon Musk et ses clients voyageurs de l’espace pour potentiellement résister à l’évidence en pensant – peut-être avec raison – qu’étant milliardaires, un développement minimal de technicités les garderait sains et saufs. Enfin, nous pourrions ignorer ceux qui regardent le monde sans l’écouter, car Hume disait déjà que les humains sans sympathie sont en trop petits nombres pour qu’on construise quoi que ce soit de pérenne avec eux.

Toujours est-il qu’on ne peut passer sous silence que le petit nombre qui nous importe fait référence à des gens très puissants et que cela rend la pensée de Hume un peu moins pertinente, mais passons ce sujet – qui fait déjà l’objet de nombreuses thèses –, car nous déborderions dans une critique d’Osiris, c’est-à-dire le poison qui doit devenir le remède.

Avant de conclure ce segment qui dénonce les agendas funestes de la gauche et de la droite, j’ajouterai que nous ne réglerons pas la lutte contre les changements climatiques en voguant à nos guerres entre les communistes et les libéralistes, entre l’Orient et l’Occident, entre les blocs de l’Est et de l’Ouest 2.0. Les divisions nationales entre la gauche et la droite comme les divisons internationales entre l’Orient et l’Occident nous mènent tout droit dans un mur qui dépasse ces tensions. La planète se meurt pendant que nous nous entêtons à vouloir la démocratiser et la libéraliser ou à vouloir la communiser et la socialiser. Nous partageons pourtant un but commun.

Il est là, sous la main.

À mon humble avis, nous devons être diplomates avant tout et les moyens suivront, car sans projet collectif, aucune sortie de crise possible.

De l’avenir en commun

Que devons-nous construire pour répondre à la problématique? Quel enjeu doit-on cibler? Est-ce que le principal problème repose sur le fait que la planète se réchauffe ou bien serait-ce plutôt l’illusion de ressources illimitées, l’illusion que nous soyons passés à une économie circulaire?

Pour lire la suite de ce texte:

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Des nouvelles des négociations

Au bureau syndical, le matériel pour la consultation est arrivé en même temps que la rentrée. Avec les cartons pour l’activité mobilisatrice du photomaton!

Ça se met en branle du côté de nos négociations, comme prévu! Vous trouverez à nouveau ici l’info-négo diffusé sur Colnet en juin 2022. En pratique, l’AG du 24 août servira entre autres à réfléchir aux revendications des tables centrales et sectorielles (consultation) et à entamer les actions de mobilisation grâce à notre merveilleux comité de mobilisation!

En passant:

Il reste encore de la place dans le comité de mobilisation! Pour de petites ou de grandes actions, pour réfléchir ou agir, joignez-vous à nous en écrivant au seeclg@clg.qc.ca

Communiqué pour annoncer la création de l’Alliance des syndicats de professeures et professeurs de cégep (ASPPC) = Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) + Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ) :

Info-négo de juin 2022:

Retour sur notre assemblée générale annuelle de juin 2022 et l’hommage aux retraité.e.s

Crédit photo: Pascal Gemme

Appel de textes pour la prochaine publication du De Vive Voix:

Quel rôle devrait occuper l’enseignement collégial dans le processus de réconciliation avec les autochtones? Tentez-vous « d’autochtoniser » votre enseignement?

Les actualités de cet été entourant les excuses papales, de même que la tenue d’une nouvelle Journée nationale de la vérité et de la réconciliation le 30 septembre 2022, soulèvent bien des émotions et brassent les idées en éducation comme dans chaque sphère de notre société. En ce premier mois de notre session, pendant que nos neurones s’activent à consolider séquences pédagogiques et activités stimulantes, on vous propose de partager brièvement ou longuement vos réflexions, vos suggestions, vos expérimentations, vos souhaits, vos craintes, vos idées et vos échos à propos de l’intégration des cultures autochtones dans l’enseignement collégial. Quelle place devrait prendre la réconciliation dans l’enseignement? Comment autochtonisez-vous votre enseignement dans votre discipline? À vous la parole pour nourrir cette réflexion collective! Envoyez vos textes avant le 23 septembre 2022 à l’adresse seeclg@clg.qc.ca .

La vie syndicale en images

Crédit photo: Denis Paquin et Marie-Claude Nadeau. Un merci spécial à Yoan Hébert Patenaude qui a généreusement accepté d’aller représenter les membres du SEECLG dans une instance en plein de début de session, alors que la COVID frappait en partie l’exécutif!

À venir :

24 août, dès midi : Assemblée générale (AG)

5 septembre : Jour férié

8 septembre : Conseil fédéral (votre exécutif ira vous y représenter)

9 septembre : Regroupement cégep (votre exécutif ira vous y représenter)

20 septembre : Début du recensement des effectifs étudiants

21 septembre : Date limite pour faire parvenir vos textes pour la prochaine édition du De Vive Voix.

22 septembre : Regroupement cégep (votre exécutif ira vous y représenter)

23 septembre : Manifestation pour la justice climatique, journée institutionnelle (cours suspendus)

23 septembre: Date limite pour faire parvenir vos textes pour la prochaine édition du De vive Voix.

27-30 septembre : Conseil confédéral (votre exécutif ira vous y représenter)

On vous souhaite une belle rentrée, collègues!

Crédit photo: Marie-Claude Nadeau et son chouette jardin de banlieusarde 🙂