Votre exécutif 2021-2022 version Casa de Papel.

De gauche à droite : Terrebonne (Joan-Sébastien Morales, secrétaire), Oka (Claudia Chartier, technicienne administrative), Le professeur (Denis Paquin, président), Mirabel (Geneviève Fortin, vice-présidente), Gore (Judith Trudeau, responsable aux dossiers syndicaux) et Laval (Frédéric Morier, trésorier).

Un départ en force!

Judith Trudeau

Beau De vive voix que celui de septembre. Un premier texte signé Joan Sébastien Morales que vous devez lire comme un éditorial endossé par l’exécutif syndical. Un texte chouchou. Puis, un texte signé Annick Rouette qui traite d’un problème aigu de la rentrée automne 2021 : la difficulté de l’embauche qui a été vécue par bon nombre de départements. Ensuite, quatre textes écrits par des professeur.es précaires. Comprendre cette réalité. Recueillir les témoignages pour la prochaine négociation. Mieux saisir les besoins. Mieux accompagner les prises de décisions. AmiEs précaires, n’hésitez pas à nous fournir d’autres témoignages. Ils peuvent être anonymes. Ils nous aident collectivement à mettre des mots sur vos réalités. Puis, l’Info négo #13 qui explique ce que nous avons dit en AG et en conseil syndical. En dernier lieu, un texte signé Geneviève Hamel, un appel à la solidarité des peuples autochtones.

Bonne lecture camarades!

Ramenez-moi Nicole!

Par Joan Sébastien Morales, professeur en informatique et secrétaire du SEECLG

Joan Sébastien Morales

Je m’ennuie de Nicole. Où est-elle passée? Je me le demande. Peut-être tapie dans son bureau derrière un voile administratif. Bien sûr, l’affable Nicole ne s’appelle pas vraiment Nicole.

Il y a 20 ans, lorsque j’ai commencé à enseigner, Nicole était la solution à bien des difficultés que je rencontrais. Un problème d’ordinateur? D’imprimante? Une chaise qui manque? Besoin d’une clef? Nicole avait presque réponse à tout. Et si elle ne le savait pas, elle m’orientait vers la bonne personne. Bien vite, j’ai connu un tas de gens plus sympas les uns que les autres.  

Maintenant tout est informatisé. Un problème? Un besoin? Remplissez le formulaire en ligne! Je vois bien les avantages pour un gestionnaire. Cela permet, de collecter des tas de données et de calculer des statistiques. Imaginez les possibilités! C’est comme au hockey. Quel joueur scandinave a marqué le plus grand nombre de buts en prolongation les soirs de pleine lune? Il suffit d’entrer les paramètres dans la machine. Ça me fascine! Mais tout ça à quel prix? Tant de temps consacré par tous et chacun à remplir des formulaires. Trouvons d’abord le formulaire en ligne. Pas toujours simple. Bon, le réseau qui plante, la batterie qui est à plat. Et ma requête un peu étrange qui n’entre pas dans aucune case. En définitive, est-ce que le jeu en vaut la chandelle? Est-ce qu’on y gagne collectivement? Je ne suis pas certain. Je serais curieux d’effectuer une étude sérieuse, mais je n’ai pas le courage de remplir le formulaire de demande de subvention. 

Aussi, ça nous coupe de précieux liens avec des employés de l’administration, du soutien et des professionnels. Avant je connaissais le nom des enfants de Nicole, je voyais sa pile de dossiers sur son bureau. Elle me parlait du fonctionnement du Collège. Elle m’expliquait pourquoi la commande de cartouches d’encre n’était pas encore arrivée. Ah OK! Je comprends! Ce n’est pas grave, je vais m’arranger autrement. Aujourd’hui la requête part dans le système. Qui la lit? Qui s’en occupe? Pourquoi n’ai-je pas de nouvelles? Un jour, elle ressortira au bout de la patente et cela aurait fonctionné… ou pas. Mais, dans l’intervalle, je n’ai plus de contacts. Je ne comprends plus comment ça fonctionne. C’est triste cette coupure. Ça déshumanise. Ça fatigue à la longue.

Oui, c’est un enseignant d’informatique qui dit que l’informatique n’est pas la solution à tout. Je le mentionne parfois à mes étudiants. C’est un bel outil? Vraiment! C’est un outil puissant? Effrayant! Mais ce n’est pas la panacée. Je leur raconte l’histoire de la machine à café d’une compagnie pour laquelle j’ai travaillé. Il y avait une feuille sur laquelle on cochait pour chaque café bu. Système archaïque qui fut remplacé par un ordinateur auquel il fallait se connecter avec un compte et un mot de passe (encore un autre!). L’ordinateur calculait les sommes dues automatiquement, c’était génial! On avait automatisé le processus. Mais après coup, il y avait toujours une file d’attente à la machine à café et beaucoup de frustrations. L’ordinateur a pris le bord, ça n’a pas été long.

Ramenez-moi Nicole, s’il vous plait! Les contacts humains (tsé les trucs des décennies précédentes), ça me manque.       

La valse des comités de sélection

Par Annik Rouette, professeure et coordonnatrice au département de français

Les comités de sélection font désormais partie de mon quotidien à la coordination de français. Ainsi, en ce beau vendredi après-midi, j’assiste au troisième comité depuis le début de la session (parce que, eh oui, la session est bien commencée) et cela s’annonce un peu mal : des trois candidats invités, l’un ne s’est pas présenté et l’autre se révèle avoir déjà échoué l’entrevue précédemment ! Il ne reste donc plus qu’un candidat à recevoir, alors que deux tâches sont à combler. La tenue d’un autre comité sera donc inévitable à court terme.

Heureusement, cette personne a de l’expérience et mène une très bonne entrevue. À tel point que la tâche lui est offerte avant même que le test de français ne soit corrigé ! Bien sûr, son embauche reste conditionnelle à la réussite du test, mais tout de même, nous ne sommes pas loin de mettre la charrue devant les bœufs, tellement la situation est critique. Il faut dire que cette nouvelle recrue devra commencer à enseigner lundi à 8h. Elle visitera ainsi le cégep dès la sortie de l’entrevue, afin qu’elle soit en mesure de se repérer dans les lieux à son arrivée en classe lundi matin. Elle repartira chez elle une demi-heure après son entrevue, plan de cours en poche, un peu décontenancée…

Bien qu’exceptionnelle, voire absurde, cette situation reflète les difficultés de recrutement dans notre département (le plus gros, c’est bien vrai), qui a embauché 14 nouveaux professeurs depuis l’automne 2020. Ce chiffre grossit d’ailleurs toujours, puisque des comités de sélection sont encore prévus au calendrier.

Entendons-nous : il serait difficile de parler de pénurie puisque les CV sont au rendez-vous, mais les facteurs se sont multipliés depuis un an pour complexifier le recrutement. Une certaine pandémie a eu pour effet d’augmenter le nombre de congés de maladie et la situation démographique a conjugué départs à la retraite (parfois anticipés dans un contexte d’enseignement à distance) et hausse marquée de la population étudiante (environ 5900 étudiants inscrits cet automne et 6500 inscriptions prévues à la formation régulière en 2024-2025). Plusieurs inscriptions se sont aussi manifestées tardivement, après l’annonce de réouverture des établissements. Ajoutons à cela le fait que plusieurs des collègues embauchés en temps de pandémie, en enseignement à distance, se sont désistés au moment de revenir en présence. Au département de français, 9 professeurs non-permanents ont ainsi refusé la tâche pleine qui leur a été offerte, parmi lesquels 4 avaient été embauchés dans la dernière année.

Sans parler de pénurie, cette réalité montre bien que la compétition est féroce pour recruter des professeurs d’expérience. C’est d’ailleurs cette concurrence que nous voyons à l’œuvre dans le recrutement de nombreux nouveaux collègues issus de cégeps avoisinants, dont celui de Saint-Jérôme, moins avantagé démographiquement. Or, il faudra se méfier de cette situation, qui peut nuire au réseau et encourager la précarité.

Force est aussi de nous questionner sur les modalités de recrutement et sur l’alourdissement de la tâche des coordinations départementales. Les Ressources humaines devraient penser à rendre le processus plus efficace et à mieux conjuguer leurs efforts à ceux des départements, notamment en ce qui concerne l’accueil et l’intégration des nouveaux collègues. Les directions, elles aussi, devraient être proactives. Dans un contexte de pandémie, l’augmentation des remplacements temporaires est à prévoir, mais rien ne semble fait pour anticiper cette réalité. Enfin, il revient aux départements de réfléchir à l’inclusion des nouveaux collègues et à veiller à l’enracinement des professeurs dans leur milieu de travail, pour les conserver avec nous le plus longtemps possible !   


La voix des précaires

Par ordre de réception des textes.

Par Annie Duhamel-Laflèche, professeure en histoire de l’art

Annie Duhamel-Laflèche

À l’occasion de la fête du Travail, Urbania nous relance sur les réseaux sociaux un texte d’opinion d’Aurélie Lanctôt de juillet 2017i qui dénonçait le déguisement des mots « incertitude » et « précarité » par le mot « flexibilité ».

C’est ainsi que je le perçois. Octobre 2014, je reçois un appel, miracle, quelques mois après le dépôt de mon mémoire, j’enseigne pour la première fois en ne comprenant pas encore la mécanique des pourcentages, des tâches, des précaires et de la permanence. Entre 2017 et 2020, je n’ai pas enseigné, quelques entrevues ici et là sans succès. Je me suis alors orientée vers un domaine dans lequel je n’aurais jamais pensé œuvrer.

Si 2020 est considérée comme une année catastrophique, elle m’a permis de revenir à ma première passion, mais attention, dans une précarité que je saisis très bien maintenant.

C’est ainsi que j’ai passé mon été 2021 à ne pas savoir si un MED allait me remplacer et si j’allais enseigner. J’avais plein de projets pédagogiques en tête dont créer un nouveau type d’évaluation plus tangible et signifiant, mais à quoi bon, si finalement je n’enseignais pas?

J’ai tâté le terrain dans mes connaissances : « auriez-vous un emploi si jamais je n’enseigne pas? » La réponse générale a été « moui… attendons de voir ». En voulant dire : « Et tu partiras dans 5 mois si tu enseignes? ».

Finalement, après plusieurs semaines de stress, je finis par recevoir un courriel de confirmation à 10 jours de la rentrée, j’enseigne. Mon projet d’évaluation sera plus simple que prévu, mais se réalisera. Le stress sera aussi plus présent que si tous mes cours avaient été planifiés au quart de tour comme souhaité.

Ma réflexion ici est peut-être naïve et ne propose peut-être pas de réponse claire, mais pourquoi nous ne pouvons pas mieux prévoir? Pourquoi attendre quelques jours avant la rentrée pour confirmer. Nous pourrions au moins exiger un (1) mois avant la rentrée en classe plutôt que 10 jours. On parle de différents facteurs comme les inscriptions tardives, les cours d’été, mais ce n’est pas la majorité qui s’inscrit le 13 août à ce que je sache. Au niveau universitaire, les étudiants font leur choix de cours de façon annuelle et l’horaire sort aussi annuellement. Pourquoi ne pas faire ainsi? Car la flexibilité que l’on offre au futur étudiant vient créer ici de la précarité chez l’enseignant.

i i LANCTÔT, Aurélie. « Je ne sais pas quand je vais vivre », Urbania, 20 juillet 2017, https://urbania.ca/article/je-ne-sais-pas-quand-je-vais-vivre (Consulté le 7 septembre 2021)

À quand la stabilité ?  

Par Émilie Bergeron, Professeure en Technique de santé animale

Émilie Bergeron

À l’automne 2014, à l’âge de 30 ans, j’ai débuté mon cheminement dans l’enseignement au collégial avec une tâche à temps partiel.  Remplie d’espoir et de passion, je me suis attelée à la tâche de bâtir du matériel pour les quelques cours que j’enseignerais dans les prochaines années.  Ce que je ne savais pas, c’est qu’à presqu’à chaque session, on m’octroyait un nouveau cours … super intéressant et motivant au départ, je me suis vite rendu compte que la stabilité ne serait pas près d’arriver.  Et puis, jouant au yoyo sans le vouloir, après avoir accumulé plusieurs tâches à temps plein, me voilà revenue à une tâche à temps partiel encore aujourd’hui.   

À travers ces années, j’ai fait l’achat d’une maison, eu un enfant (un deuxième est aussi en route) … pas facile de garder le cap quand on ne sait jamais si on aura les moyens de subvenir adéquatement à nos besoins de vie adulte et quel matériel pédagogique on devra préparer pour la session à venir. 

La précarité d’emploi pour moi, c’est ça. 

C’est insécurisant, c’est un espoir d’équilibre de vie qui n’arrive jamais. 

Quand pourrai-je enfin obtenir une permanence qui me laissera l’esprit tranquille côté professionnel ?  Je tiens le coup, mais jouer au yoyo, ça use …   


La précarité.

Anonyme

J’ai été embauchée il y a un peu moins de 10 ans. Cette session-ci, j’ai pu choisir ma tâche pour la première fois. Pour la première fois, j’ai su en mai que je donnerais des cours pour lesquels j’étais prête et motivée. Ça change ma vie :

– Je contrôle mes semaines et mon échéancier, car j’ai eu le luxe de réfléchir à l’organisation de mon cours;

– J’envoie mes documents d’avance à la reprographie;

– Je sais de quoi aura l’air la semaine prochaine ET la suivante… ET les autres… car ce sont mes groupes;

– Je ne travaille pas le soir (ou très peu) pour l’instant;

– J’ai le temps de socialiser avec mes collègues sur l’heure du diner;

– Je peux aider de nouvelles collègues à se sortir la tête hors de l’eau en leur partageant du matériel;

– J’ai le temps de répondre à votre question et d’écrire un texte sur la précarité…

Je ne pensais pas que le travail de prof de cégep ressemblait à ça. Ce que je connaissais jusqu’à présent me tenait dans un état d’adrénaline et d’étourdissement quasi constant. Remplacements, sujets inconnus, tâches bizarrement construites, élèves un peu perdus, insécurité liée aux congés de maladie des collègues remplacés, peur de manquer de travail, culpabilité de ne pas être avec ma famille le soir ou la fin de semaine, omniprésence du travail dans ma tête (jour et nuit)… Je me demandais comment les autres y arrivaient. Cet automne, j’ai l’impression de découvrir une réalité qu’on m’a cachée depuis le début. Je suis heureuse et fâchée à la fois. J’ai vraiment souffert de ma précarité. J’ai pleuré, j’ai crié. J’ai eu deux périodes d’épuisement professionnel (avec arrêt de travail) depuis 10 ans. J’ai pensé abandonner. J’ai même envoyé mon CV ailleurs, dans un autre domaine, juste pour voir… Et là, je me rends compte que c’est un travail qui peut me convenir. Ce n’est pas sain de vivre autant de difficultés en début de carrière. J’en garde un gout amer, je demeure méfiante et cynique. Je ne sais pas si je serais capable de retourner à un poste de remplaçante maintenant que j’ai gouté à « ma tâche choisie ». J’ai peur d’avoir à le faire.

Quand on est précaire, on ne se sent pas « désiré(e) » par l’employeur. On se dit que si le travail pouvait être fait sans nous, ce serait mieux du point de vue de l’institution. Je vois mes amis travailler au privé et être courtisés à coup d’avantages sociaux, de salaires, d’accommodements, etc. Et ici, au cégep, j’ai l’impression de devoir témoigner de la reconnaissance pour chaque miette de travail qu’on daigne m’accorder. Je me sens « remplaçable » au sens d’interchangeable. Au fond, est-ce important que ce soit moi ou une autre employée qui donne ce cours? En quoi le collège apprécie-t-il ma compétence, mes savoirs, mon expérience?

Je suis curieuse de voir comment les choses vont évoluer. Peut-être dans quelques années me sentirai-je vraiment légitime, incluse et essentielle dans ce collège.

Merci de nous offrir cette occasion de nous exprimer.

😊

La précarité brûle mon énergie.

Par Murielle Mebiame, professeure en économie

La joie d’enseigner, de transmettre des savoirs s’est assombrie lorsque la problématique de la précarité a surgi dans mon cheminement professionnel tel un mur m’empêchant d’atteindre mon but.

En août 2014, après une formation en pédagogie collégiale, je suis heureuse d’être engagée dans un collège de la place où je fais mes débuts, je mets toute mon énergie dans la formation de mes étudiants sans me douter que pendant de longues années j’aurais aussi à réfléchir sur la fameuse tâche? Aurais-je du travail pour les sessions à venir? Minimalement pour la prochaine session?

Mon horizon de planification se réduit, je réfléchis maintenant à court terme, je rentre dans des calculs d’ancienneté, c’est le début de la longue course pour le maintien de mon emploi dans au moins un Cégep. Pour y arriver, il faut notamment cumuler les préparations multiples.

Après juste une session au régulier, je dois aussi donner des cours de soir à la formation continue, je dois accepter de monter des cours à la dernière minute, je dois savoir m’ajuster pour faire des remplacements, sinon je perds mon ancienneté et je me fais dépasser.

Je finis par comprendre que la précarité me pousse aussi à ne pas finir mes congés de maternité car les revenus cumulés sont trop bas puisque j’ai toujours été à temps partiel. Donc j’écourte mes congés et je reviens au travail une fois que bébé a 3 mois à peu près.

Je vais plus loin et je finis par me tourner aussi vers le milieu carcéral. Pendant ce temps ma famille s’agrandit, donc j’ai des bébés et de multiples préparations différentes, parfois 3 ou 4 cours différents.

Finalement, nous sommes brûlés, certains collègues tombent à la bataille car en plus de la précarité, il y’a aussi le facteur des enseignants MED qui vient assombrir le portrait. La seule question que je me pose est la suivante : jusqu’à quand allons-nous tenir?

Réflexions sur la précarité

par Sophie Morisset, professeure permanente en anthropologie

J’ai profité de ce thème proposé par le « De vive voix » pour interroger ici et là quelques collègues de différents départements, pour glaner quelques réflexions au hasard des rencontres de corridor…

Il m’en reste un sentiment que chacun.e aurait beaucoup à dire, mais pas beaucoup d’espoir d’être entendu.e.

J’en retiens le stress, au moment de la répartition surtout, mais aussi à tout moment où la tâche change. Le stress d’avoir à jongler avec plusieurs possibilités, de calculer, de jouer contre d’autres collègues, d’avoir à prendre des décisions rapides et sans avoir toutes les cartes en main, sans pouvoir en mesurer toutes les conséquences, sans être accompagné. Le stress de n’avoir plus de tâche nulle part, d’avoir à se tourner vers autre chose, un plan B, C, D, « en attendant », de s’investir à moitié ici, à moitié là, de ne pas pouvoir s’investir pour rien, d’être dans l’incertitude…
L’impossibilité de planifier sa vie, mais aussi ses cours. Être toujours dans l’urgence d’une nouvelle préparation, de deux remplacements différents, d’une demi-tâche dont on ne connaît pas les contours…
On a aussi beaucoup nommé l’usure qui vient avec cette instabilité, la déception, l’enthousiasme qu’il faut savoir freiner ou mettre de côté, l’engagement difficile et le sentiment d’appartenance qui s’effrite.
Chacun.e a bien sûr des situations particulières et des façons différentes de subir la précarité, mais l’institution -et le syndicat- devraient vraiment réfléchir à des façons d’accueillir, d’informer, d’accompagner les enseignant.es de façon à ce que le soutien, au moins, semble moins précaire.

Un thème inépuisé

Nous songeons à une boîte à suggestions pour adoucir ce passage. Un 5 à 7, éventuellement, pour traiter de ce thème. Bref, on est au début d’une réflexion.

Info négo 13

Il faut lire cet info négo pour savoir pourquoi on n’a pas encore parlé de l’entente de principe!

Une journée pour commémorer les victimes des pensionnats autochtones

Les Canadiens touchés par les découvertes macabres à Kamloops de petits corps d’enfants autochtones ont déposé de petits souliers devant le Parlement à Ottawa en leur honneur. Sébastien Chénier, TVA Nouvelles

Par Geneviève Hamel, professeure de littérature

Geneviève Hamel

Le 30 septembre prochain marquera la première édition de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Je vous propose quelques actions pour y participer et, d’abord, une mise en contexte.

L’onde de choc provoquée par la découverte de 215 restes d’enfants en mai dernier – puis celle de nombreux autres par la suite et encore à venir – n’a fait que confirmer ce que plusieurs savaient depuis longtemps et qui avait déjà été révélé entre autres dans le cadre de la Commission vérité et réconciliation débutée en 2007.

Si le gouvernement canadien vient tout juste de décréter cette journée nationale, le 30 septembre avait été choisi depuis quelques années déjà pour commémorer les victimes et les survivant.es des pensionnats autochtones et était connu comme la « journée du chandail orange » (ou « orange shirt day »). Plusieurs écoles et organismes profitaient de ce jour pour reconnaitre les conséquences des pensionnats en portant un chandail orange. Ce symbole a été choisi en hommage à l’histoire de Phyllis Jack Webstad qui, pour son premier jour d’école à l’âge de six ans, portait fièrement une jolie chemise orange offerte par sa grand-mère. Arrivée au pensionnat, on la lui enleva tout comme on lui enleva sa fierté et sa culture.

Afin de souligner la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Collège Lionel-Groulx, je vous invite donc à porter un chandail (ou autre vêtement) orange, afin de sensibiliser toute la communauté à cette réalité. De plus, sachez qu’une série de courts métrages du Wapikoni sera projetée en continu au Carrefour étudiant de 10h à 16h. Si vous avez le temps, merci d’y faire un tour.

Photo prise sur le site Vérité et réconciliation

Quelques ressources sur les pensionnats autochtones à explorer :

Des outils pédagogiques :

Éducation

Un registre commémoratif 

Plus de films sur le site de l’ONF

Des faits saillants en résumé :

Vendredi, c’est jour de manifestation pour l’environnement!

Le mouvement de grève pour le climat reprend de plus belle | Le Devoir
Crédit photo : Le devoir

Montréal :   Départ de la marche à 13 h – Monument Georges-Étienne Cartier (métro Place-des-Arts).

Article de la presse

Dates importantes à venir

Jeudi 23 septembre : ACCDP

Vendredi 24 septembre : Journée de manifestation pour l’environnement

Mardi 28 septembre : Comité des relations de travail (CRT)

Mercredi 29 septembre : Assemblée générale, 12 h 30, (boîtes à lunch à partir de midi), au Carrefour étudiant

Jeudi 30 septembre : Journée du t-shirt orange en solidarité avec les nations autochtones