8 juin 2021

Le goût des vacances

Par Judith Trudeau, responsable à l’information

Et puis il a fait chaud le 8 juin dernier. Et puis…on peut-y signer jériboire??? Au regroupement du 9 juin, on nous a demandé (les représentant.es au regroupement (RAR)) de demeurer disponibles jusqu’au 30 juin. Au cas où. N’ayez crainte, il n’y aura pas d’assemblée générale cet été. Les vacances, c’est sacré! Et Dieu sait que nous en avons besoin plus que jamais cet été.

À ce regroupement, nous avons voté cette résolution :

«Que le regroupement cégep mandate ses représentantes et ses représentants dans l’éventualité où la négociation se poursuit au-delà de l’été, pour convoquer une réunion extraordinaire dès la rentrée afin de mettre au jeu une nouvelle proposition de plan d’action incluant la possibilité d’une grève générale illimitée. (GGI

On peut-y se le dire qu’on souhaite ardemment ne pas se rendre là? Dans 6 mois, on vote pour un nouveau comité de négo. Il y a quelque chose d’un peu absurde (et ce propos n’engage que moi) à s’évertuer de négo en négo, de bilan en bilan, de demande en demande. Je ressors de ce processus qui n’est pas encore terminé, très critique du fonctionnement de la négociation du secteur public. Je me donne l’été pour que les idées se mettent en place en tentant d’être constructive pour la suite des choses.

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J’en suis à la lecture du bouquin d’Éric Gingras. Je me donne le devoir d’en faire un résumé. Pour nous. Pour se donner des idées. Pour qu’on renoue. Que nous parlions une langue commune. Comment sortir de nos façons de faire qui semblent figées dans une autre époque? Comment bien parler au «nous»? Que ce «nous» nous fasse vibrer? Au-delà des structures, comment se rejoindre? Comment revitaliser la démocratie syndicale?

Retour sur le Congrès FNEEQ

En quelques points, je vais revenir sur le dernier congrès FNEEQ. Un si beau congrès. Aborder les questions autochtones le surlendemain de la découverte innommable des 215 enfants enterrés sur le site du pensionnat de Kamloops. Rencontrer Gyslain Picard qui nous lance un appel aux alliances. Rencontrer Marlène Paul qui nous demande d’écouter les récits autochtones. D’arrêter de parler. D’écouter. Et tout à coup, j’ai le goût de lire Kukum. Valérie (Leduc, prof de politique) et Charles (Lemieux, délégué de Marie-Victorin) en parlent avec tellement d’enthousiasme. Et je pense au perfectionnement proposé par les belles d’anthropo. Il y a des sous dans le budget perfectionnement, c’est ce que je retiens du bilan de ce comité. Oui. Re-Oui. Et je pense à la politique sur l’international (votée en Commission des études du 7 juin) qui met l’accent sur la richesse des rencontres interculturelles. Le goût de pousser un stage en milieu autochtone. Pour privilégier la rencontre.

De pieuvre à kraken, le travail colossal d’école et société au niveau de la documentation et de l’analyse des partenariats privés en éducation postsecondaires. En écoutant la présentation des membres du comité au congrès FNEEQ, j’ai eu le goût d’en proposer la publication sous forme de livre. Il me semble que ce travail édité par Lux ou Écosociété pourrait devenir l’actualisation des travaux d’Éric Martin et de Maxime Ouellet dans Université Inc. Surtout que nous souhaitons revenir sur ce rapport à l’automne, s’approprier les conclusions, débattre.

Encore au congrès. Savourer l’anecdote de notre vice-présidente Geneviève Fortin. «Au début, avec tous ces «camarades» je me sentais espionne américaine en Union soviétique pendant la guerre froide.» Moi Geneviève, mon premier choc quand je suis arrivée dans une instance CSN fut la minute de silence en mémoire aux «camarades» morts au travail. Cette année, cela ne m’a jamais paru si utile et à-propos en pleine pandémie. Et tout à coup, j’ai une pensée pour tous ceux et toutes celles qui ont souffert de l’isolement, de l’anxiété, de solitude. Qui ont accompagné des proches. Qui eux-mêmes sont restés avec des séquelles de ce maudit virus de marde. Violaine Cousineau, je pense à toi.

Liberté académique. Nous avons bien fait de voter «balises» plutôt que posture lors de la dernière AG qui traitait de notre résolution. Les travaux du comité école et société sont bien amorcés. On y parle de liberté négative (la liberté de l’un s’arrête à la liberté de l’autre, toute la logique des droits) et de liberté positive (la liberté politique des anciens, Aristote puis Arendt, une liberté qui représente plus que la somme de ses parties dans le sens d’un projet.) Le très beau livre d’ Isaiah Berlin en traite, si vous avez le goût de vous y plonger cet été, sous le titre Éloge de la liberté. Pour notre mémoire, revisitons la proposition votée lors de l’AG du 26 mai dernier :

Que le SEECLG

  1. Réitère la défense du principe inaliénable de la liberté académique des professeures et des professeurs;
  2. Exige de la direction, qu’elle reconnaisse la différence entre l’usage d’un mot (dans une intention malveillante) et la référence à un mot (dans un contexte pédagogique);
  3. Réaffirme les principes guidant l’enseignement supérieur au collégial soit le pluralisme d’opinions et le dialogue dans le respect;
  4. Réaffirme que la profession enseignante s’exerce dans un souci de justice sociale et que les actes d’intolérance et de discrimination sont inacceptables;
  5. Adopte l’ensemble des énoncés produits par le comité ad hoc sur la liberté académique et adoptés par l’assemblée générale comme balises locales dans le traitement des questions entourant la liberté académique.

N’ayez crainte, ce dossier n’est pas clos. Je vous tiendrai au courant lors des développements.

Beauce blues

Des questions sur la tâche, la liste des MEDs, les priorités d’emploi. Mince. Quand on change de chaise à l’exécutif, on se rend compte tout à coup de ce que les autres de l’équipe faisaient. Le regard sur le travail syndical change. On prend l’ampleur de la perte d’expertise. Pas d’inquiétude collègues, on va assurer. Mais disons-le, c’est comme monter un nouveau cours. Aude Lacasse, je vais m’ennuyer de toi. De ta posture. De tes prises de décisions. De ta petite jambe qui se balance quand t’en as marre. Je vais te le dire juste à toi. Il n’y aura pas plus de boy’s club tant que j’y serai. Je veille.

Formation Continue

Le regroupement du 9 juin visait la clarification des mandats. Il semble de plus en plus difficile de pousser pour que les collègues de la Formation continue soient rémunérés à la CI. Semble que ça achoppe. Le comité de négo venait demander un peu plus de latitude pour négocier la bonification des salaires (au central). L’amélioration des conditions de travail se fera via d’autres clauses au sectoriel. Ah oui…comme on s’en doutait, les Charges à la Formations Continue sont là pour rester…

Ai-je d’autres choses à vous dire avant les grandes vacances? Oui. Prendre le temps de savourer le temps. On descend en 4ième vitesse. Puis en 3. Puis en 2. Puis en 1. Et ce processus ne se fait pas en 3 jours. Ne plus avoir de colnet à répondre. Jardiner. Lire. Aller voir un concert. Travailler la terre (je pense aux camarades d’agriculture qui eux ne sont jamais en vacances). Pour ma part, c’est le fleuve qui me fait de l’œil. Comme à chaque année. C’est devant ce grand bleu au sous-sol rose que j’arrive à déconnecter. Je vous souhaite de trouver votre endroit pour savourer le temps. Il n’y a que ça qui nous permet de poursuivre et d’être à la hauteur de notre profession. De notre art. Enseigner.

Bonnes vacances camarades!

Les résumés du Congrès FNEEQ 1-4 juin 2021

La Grève, un moyen d’expliquer nos conditions de travail!

Par Stéphanie Locass, professeure de soins infirmiers

Quelques photos du 8 juin

Et le nouvel exécutif vous souhaite de bonnes vacances!!!!!!!!

(Joan Sebastien Morales absent de la photo)