ASSEMBLÉE GÉNÉRALE du 19 novembre 2014

PROPOSITIONS ADOPTÉES SUR LE RAPPORT DEMERS

  • Attendu que le gouvernement a annoncé qu’il voulait prioriser la négociation des conventions collectives des secteurs public et parapublic et que son manque de ressources l’empêchait de prendre en charge tout autre dossier (notamment celui de la relativité salariale);
  • Attendu que le rapport Demers apporte très peu de solutions au problème qui devait être abordé dans le cadre du Chantier sur l’offre de formation collégiale, soit celui des cégeps en région;
  • Attendu que les recommandations du rapport Demers témoignent d’un détournement de mandat du Chantier sur l’offre de formation collégiale;
  • Attendu que, tel que souligné en regroupement cégep par le biais d’une résolution, les recommandations du rapport Demers entraîneraient une remise en question du réseau collégial (décentralisation, approche de type « service aux entreprises », etc.) plutôt que de proposer une offre équilibrée de formation, assurant un contenu culturel commun qui s’inscrit dans un réseau national d’établissement offrant aux communautés un système d’éducation québécois cohérent et humaniste ;
  • Attendu que la conclusion du rapport Demers, sans lien aucun avec le mandat du Chantier sur l’offre de formation collégiale, vise une transformation et un affaiblissement de la formation générale commune, formation générale qui se trouve pourtant au cœur même de la définition de la formation collégiale;
  • Attendu que des changements envisagés de cette ampleur demandent une analyse et une réflexion plus approfondie et qu’aucune consultation du milieu collégial n’est annoncée;
  • Attendu que les recommandations du rapport Demers entraîneraient une amplification du phénomène de marchandisation de l’éducation (avec toutes ses dérives potentielles liées à une vision utilitariste de l’éducation ; la dernière en ligne : le lancement du site Internet « Cégeps&cie », qui définit les cégeps comme des « fournisseurs de services aux entreprises »);
  • Attendu que les changements de structure recommandés par le rapport Demers ne répondent à aucune urgence et que, si l’application de ces recommandations est mise en veilleuse, comme le dirait le ministre Bolduc, «aucun enfant ne va mourir de ça»;

Que le SEECLG :

  1. dénonce l’orientation utilitariste du Rapport final du chantier sur l’offre de formation collégiale (rapport Demers) qui réduit l’enseignement collégial, par ses recommandations, à une stricte réponse à la pénurie de main-d’œuvre appréhendée ;
  2. exige un moratoire sur la mise en application des recommandations du rapport Demers dans le but de consulter le corps professoral, et ce, à la suite de la signature de la prochaine convention collective;
  3. exige, dans un esprit de collégialité et de transparence, une consultation des enseignantes et des enseignants sur les enjeux touchant le rapport Demers et sur la mise en place de ses recommandations ;
  4. demande à la FNEEQ de se prononcer publiquement sur les recommandations du rapport Demers sur la base de ses positions historiques dans le but de défendre le réseau collégial ;
  5. exige, du ministre Bolduc, un financement adéquat de mesures d’aide réelle aux cégeps en région ;
  6. mandate l’exécutif pour aller demander à la direction générale du collège, qui s’est toujours montrée favorable à une éducation humaniste, de prendre clairement position publiquement sur le rapport Demers ;
  7. demande la tenue, idéalement le 17 décembre 2014, au Collège Lionel-Groulx, d’un événement de réflexion collective sur le sens de l’éducation et sur le rapport Demers et invite les autres collèges à faire de même ;
  8. invite ses membres à participer massivement à l’atelier «Réussite» du Plan stratégique de développement du 26 novembre prochain et à «prendre le plancher».