L’assemblée générale du Syndicat des profs du cégep Marie-Victorin a récemment adopté la résolution suivante à propos de l’assurance qualité.

Qu’en pensez-vous ?

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Attendu que les professeur-e-s ont plusieurs raisons de questionner la légitimité, les objectifs et les orientations à long terme de la Commission de l’évaluation de l’enseignement collégial (CEEC) notamment parce que sa loi constituante :

– ne stipule pas que sa mission est de défendre et promouvoir un réseau national, public et gratuit d’enseignement supérieur pré-universitaire et technique;

– lui donne le pouvoir « d’habiliter un établissement d’enseignement à décerner le diplôme d’études collégiales » et donc, à terme, de mener à l’éclatement du réseau collégial;

– ne réfère nulle part au fait que la définition de la qualité de l’enseignement dans ce réseau a toujours été définie dans une perspective de formation complète et humaniste de l’étudiant-e;

– ne permet pas la représentation dans ses instances des professeur-e-s, des étudiant-e-s et des autres corps d’employé-e-s du réseau des cégeps, puisqu’elle n’est composée que de quatre personnes nommées directement par le ministre, sans aucun mécanisme de consultation ou de représentation de la communauté collégiale;

– stipule qu’un quorum de deux membres de la CEEC est suffisant pour prendre ses décisions;

Attendu que les professeur-e-s ont plusieurs raisons de questionner la pertinence du processus d’ « assurance-qualité » (AQ) mis en branle par la CEEC, tels que présentés dans le document « L’assurance-qualité : origines, évolution, conséquences et enjeux », notamment :

– l’uniformisation des pratiques et perte d’autonomie collective et individuelle des professeur-e-s ;

– la marginalisation des professeur-e-s dans la définition des critères qui fondent une éducation de qualité ;

– l’augmentation significative des tâches administratives et bureaucratiques pour les professeur-e-s et pour les autres corps d’employé-e-s;

– l’instauration progressive d’une logique de la concurrence et de l’image de marque (« branding ») importée au sein du réseau public collégial ;

Attendu que la participation des professeurs-e-s au «Comité institutionnel de validation de l’assurance-qualité » constituerait une reconnaissance explicite de la légitimité de la CEEC et du processus d’ « assurance-qualité » qu’elle met en branle ;

Il est recommandé que l’Assemblée générale :

– mandate ses représentant-e-s à la Commission des études de ne pas associer les professeur-e- au processus d’ « assurance-qualité » mis en branle par la CEEC en s’abstenant d’en nommer au « Comité institutionnel de validation de l’assurance- qualité » que la direction veut mettre en place pour encadrer ce processus;

– mandate ses représentant-e-s siégeant au « Comité réacteur du Plan stratégique de développement 2013-2017» d’intervenir dans le cadre des travaux de ce comité en fonction de la défense d’un réseau collégial d’enseignement supérieur pré-universitaire et technique national, public et gratuit et d’une définition de la qualité de l’enseignement qui s’inscrit dans une perspective de formation complète et humaniste de l’étudiant-e;

– mandate l’exécutif syndical d’organiser une « Journée d’étude syndicale » le 23 janvier prochain pour approfondir sa réflexion sur :

a) l’instance qui devrait encadrer et promouvoir notre réseau national des cégeps en fonction de la mission de cette institution;

b) le mécanisme que cette instance pourrait mettre en place pour garantir la qualité de son enseignement en fonction de la mission de ce réseau national des cégeps;

– mandate ses représentant-e-s au regroupement cégep de la FNEEQ de défendre ces positions.